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Face aux tensions hivernales sur l’offre de soins, l’ARS Île-de-France déploie son plan d’actions (Communiqué)

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Alors que les épidémies de bronchiolite et de grippe viennent mettre sous tension le système de soins francilien, l’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France, en coordination avec l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) et l’ensemble des acteurs de santé franciliens rappelle les mesures mises en œuvre pour permettre au système de santé francilien de prendre en charge les patients dans les meilleures conditions.

Un plan d’actions territorialisé, travaillé avec l’ensemble des acteurs, vise à anticiper au mieux les tensions, coordonner au plus près l’action des professionnels et réguler avec efficacité les flux de patients dans les secteurs les plus tendus. Ce plan articule des actions régionales et une déclinaison départementale, et évolue pour s’adapter aux besoins constatés.

I.  Vaccination et Gestes barrières

Alors que l’Île-de-France est dans la 3ème semaine d’épidémie de la grippe, l’activité grippale ressort en nette augmentation dans l’ensemble des classes d’âge.  L’activité liée à la bronchiolite est en revanche en légère diminution après s’être stabilisée il y a deux semaines. L’activité relative au Covid-19 reste stable et à des niveaux plutôt faibles comparativement à l’automne.  Les syndromes grippaux représentent actuellement près de 4% des passages aux urgences et 17% des consultations à SOS-médecins. La tranche d’âge des moins de 15 ans est celle pour laquelle la progression du nombre de recours aux soins pour syndrome grippal est la plus marquée cette semaine.

Face au risque épidémique et afin de limiter la propagation en période de fin d’année, l’ARS Île-de-France relaie les recommandations de l’Assurance-Maladie, en rappelant l’importance de la vaccination contre la grippe pour les personnes ciblées par les recommandations et particulièrement les personnes à risques quel que soit leur âge. Au 12 décembre, les données de vaccination étaient encourageantes : 51,9%  des personnes visées par la campagne (+ de 65 ans, personnes vulnérables, enfants dont l’entourage est vulnérable…) ont été vaccinées en Île-de-France. Toutefois seulement 27% des personnes atteintes de comorbidité à risque élevé de forme grave de la maladie sont vaccinées à ce stade.

Les gestes de prévention limitent la propagation des infections, qu’il s’agisse de grippe ou de virus respiratoire syncytial (VRS -bronchiolite de l’enfant ou chez la personne âgée). Ces gestes sont :

  • Se laver les mains régulièrement (30 secondes avec savon ou une solution hydroalcoolique en l’absence de point d’eau).
  • Utiliser un mouchoir jetable pour se moucher, tousser ou éternuer, puis le jeter. À défaut, tousser/éternuer dans votre coude.
  • Ne pas toucher son visage.
  • Porter un masque couvrant nez et bouche selon les recommandations notamment lors des visites aux personnes fragiles.
  • Éviter les contacts rapprochés (poignées de main, embrassades, etc.).
  • Limiter la fréquentation des lieux publics pour les nourrissons en période d’épidémie.
  • Aérer régulièrement les pièces.

S’agissant des établissements médico-sociaux, la circulation virale élevée durant les fêtes de fin d’année accroît le risque de contamination des personnes vulnérables.  Les établissements ont été sensibilisés à l’importance des mesures de prévention et notamment à l’obligation du port du masque pour limiter le risque d’épidémie dans ces collectivités très fragiles.

 

II. Anticipation, gestion et coordination de la réponse aux tensions hivernales

En anticipation des tensions hivernales, l’ARS Île-de-France a déployé un pilotage renforcé de l’offre de soins reposant sur une anticipation accrue, une coordination étroite avec les acteurs de terrain et un suivi continu des indicateurs clés.

L’Agence a conduit deux enquêtes régionales visant à recueillir les prévisions d’ouverture de lits des établissements de santé. La première, en amont de l’épidémie de bronchiolite, la seconde, en amont des épidémies hivernales et de la période des congés de fin d’année. En complément, les établissements renseignent la disponibilité des lits quotidiennement dans le Répertoire national de l’offre et des ressources en santé et accompagnement médico-social (ROR).

Ce travail de diagnostic et d’anticipation a permis d’affiner les projections capacitaires sur les prochaines semaines entre ce 15 décembre et le 25 janvier. Selon les premières données de l’Agence, le taux d’ouverture en lits serait supérieur pendant cette période en Île-de-France par rapport à 2024, mais dans un contexte épidémique accéléré de grippe. A ce stade, le nombre de passage aux urgences la semaine passée (du 8 au 14 décembre) est supérieur de 3% par rapport à la même semaine de 2024, avec jusqu’à 350 lits brancards lundi 8 décembre sur toute la région, un chiffre qui s’est réduit cette semaine mais reste au-dessus 300. Les passages suivis d’hospitalisations sont néanmoins légèrement inférieurs à 2024. Le SAMU quant à lui reçoit un nombre croissant d’appels depuis la fin octobre, avec une augmentation des dossiers de régulation médicale supérieure à 2024.

Sur la semaine du 1er au 7 décembre 2025, les actes liés à la grippe progressent en 2025 chez SOS médecins avec 12 749 versus 12 573 en 2024. On enregistre 700 passages supplémentaires pour grippe sur la période et 360 hospitalisations dont la majorité touche les enfants de 5 à 14 ans.

L’ARS Île-de-France s’attache également à rappeler les bons réflexes pour accéder à un professionnel de santé en cas de besoin. Pour permettre aux usagers d’avoir accès à des consultations, notamment en urgence et sans rendez-vous, l’ARS rappelle les bons réflexes :

Contacter en priorité son médecin traitant ;

Rechercher un rendez-vous près de chez soi (plateformes en ligne dont sante.fr, conseil auprès d’un pharmacien) ;

Sans solution et avant de se déplacer : appeler le 15.

Enfin, l’ARS intensifie son soutien aux dispositifs d’organisation et de continuité des soins afin d’en garantir l’accès en ville et à l’hôpital et d’éviter l’engorgement des services d’urgences :

Doublement des lignes de régulation régionale pédiatrique jusqu’au 31 décembre 2025 au lieu du 15 décembre ;

Renforcer la régulation pour la réception et la régulation des appels au 15, quels que soient les horaires ;

Renforcer l’offre de soins aux horaires de la permanence des soins ambulatoire (PDSA) soit aux horaires de fermeture habituelle des cabinets médicaux.

II. Mobilisation particulière en faveur de publics aux besoins spécifiques

Comme chaque année, l’ARS Île-de-France coordonne les dispositifs visant à la prise en charge des personnes âgées.

La région est couverte par 35 filières de soins gériatriques qui coordonnent l’action des établissements membres : court séjour gériatrique (UGA), Soins Médicaux et de Réadaptation (SMR) gériatriques, Unité de consultations et d’hospitalisations de jour gériatrique, Unités de soins de longue durée (USLD), équipe mobile de gériatrie (EMG) intra et extrahospitalière, etc. Cette organisation permet d’agir aux différentes étapes du parcours de soins de la personne âgée :

En amont de l’hôpital en améliorant le lien avec la médecine de ville pour éviter les passages non essentiels aux urgences et favoriser au besoin les admissions directes (exemples : mise en œuvre d’astreintes gériatriques à destination des professionnels de ville et des établissements médico-sociaux, organisation de consultations gériatriques non programmées) ;

Aux urgences en adaptant les modalités d’accueil des personnes âgées et en favorisant l’orientation vers le service adapté (exemples : présence d’un ou d’une infirmière diplômée d’État (IDE) de coordination aux urgences, évaluation des patients âgés par l’équipe mobile de gériatrie interne ;

En aval des urgences :

    • en orientant rapidement la personne âgée vers le court séjour ou le moyen séjour adapté (exemples : augmentation du nombre de lits d’UGA, mise en place de cellules de gestion des lits, mise en place de commissions sur les « cas complexes », création d’Unité péri-opératoire gériatrique (UPOG) ;
    • en sécurisant le retour à domicile et / ou en facilitant l’entrée en EHPAD (exemples : suivi des retours à domicile à 30 jours par un IDE de coordination, mobilisation du Dispositif d’appui à la coordination (DAC) ou du dispositif d’hébergement temporaire en EHPAD en sortie d’hospitalisation, déploiement d’équipes mobiles de gériatrie externes).

Pour soutenir l’ensemble de ces actions, ce sont 24 millions d’euros qui sont mobilisés en 2025 par l’ARS Île-de-France.

En ce mois de décembre 2025, d’importantes tensions sont par ailleurs signalées dans le secteur de la psychiatrie (en particulier sur le Nord de Paris, le 92 Sud, le 93 et le 94).  L’ARS Île-de-France a créé depuis trois ans une cellule régionale d’appui à la recherche des lits d’hospitalisation en psychiatrie et poursuit son accompagnement pour identifier des solutions pour les patients psychiatriques admis aux urgences. En moyenne, au cours des dernières semaines, ce sont 120 sollicitations adressées à la cellule et 20 à 30% de solutions trouvées

L’agence poursuit par ailleurs le déploiement du service d’accès aux soins (SAS) Psy, un dispositif innovant qui vise à améliorer l’orientation et la prise en charge des personnes confrontés à une situation de crise psychiatrique, pour eux-mêmes ou pour un proche.  Lorsqu’un appel au 15 concerne une crise psychiatrique, les assistants de régulation médicale orientent l’appelant vers le SAS Psy. L’équipe médico-soignante spécialisée en psychiatrie réalise alors à une évaluation et mobilise l’offre de soins la plus adaptée, en évitant lorsque cela est possible un passage par les urgences hospitalières. Ce service, gratuit et confidentiel, est accessible 7 jours sur 7, dans 5 départements d’Ile-de-France (75, 78, 91, 93, 94). En dehors de ces horaires et en cas d’urgence vitale ou de situation critique, le 15 assure la continuité de la prise en charge 24h/24. Des travaux sont en cours pour le déploiement prochain dans les Hauts-de-Seine.

Ce plan d’action face aux tensions hivernales continuera à s’adapter en fonction notamment de l’évolution de la situation épidémique et des besoins des territoires.

Contact presse : ars-idf-service-presse@ars.sante.fr

 

 

 

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