Le projet de loi de financement de la sécurité sociale s’inscrit pour 2014 dans la droite ligne des précédents. La rigueur sera, cette année encore, au rendez-vous. Et les professionnels de santé en seront toujours les premières victimes ; en particulier les médecins libéraux. Un changement de paradigme s’impose d’urgence, au risque de voir la protection sociale à la française dériver encore un peu plus vers le modèle anglo-saxon. Une évolution que rejette le Syndicat des médecins libéraux (SML).
La rigueur sera, cette année encore, au rendez-vous pour les professionnels de santé, et plus particulièrement pour les médecins libéraux.Une tendance habituelle pour les gouvernants dès lors que se profile la fin de l’année et avec elle la préparation des budgets. Un mauvais calcul dans le domaine de la santé. Le Syndicat des médecins libéraux dénonce donc avec force le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2014 qui place, cette année encore, les médecins libéraux en situation de boucs émissaires.
En voulant contenir les dépenses d’assurance maladie à 179,2 milliards d’euros avec un objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) en augmentation de seulement +2,4 %, la ministre de la Santé ne prépare en rien « une rénovation du modèle social français ». Elle ne fait que poursuivre la politique de rigueur de ses prédécesseurs en privilégiant encore et toujours une logique strictement comptable. Une logique inadmissible pour le SML qui appelle de ses vœux un changement de paradigme.
Il faut en effet sortir du tout curatif et mettre enfin en place des politiques de prévention qui permettront d’améliorer la prise en charge et le suivi des patients tout en revalorisant les actions des professionnels de santé. C’est le fondement du projet politique du SML ! Cela semblait être l’objectif de la stratégie nationale de santé que vient de présenter le gouvernement. Mais ce n’est en rien la ligne directrice du PLFSS 2014 ; quand bien même certaines dépenses, telles que les aides à l’arrêt du tabac pour les 20-25 ans, seraient ciblées sur la prévention. Quant à la médecine de parcours, tant évoquée dans la stratégie nationale de santé, elle est désespérément absente de ce PLFSS.
Comment prétendre en effet rénover le modèle social français en réduisant les dépenses de 1,76 milliards d’euros ? Comment améliorer la prise en charge des patients en imposant des coupes à hauteur de 600 millions d’euros sur les soins de ville ? Comment renforcer le dépistage et inciter à la prévention en abaissant les tarifs des radiologues et des biologistes ?
Marisol Touraine a beau souligner que ce PLFSS permettrait de « financer des nouveaux modes de rémunération du travail en équipe », les médecins libéraux considèrent que le compte n’y est pas ! Pour preuve : le Fond d’intervention régionale (FIR), qui regroupe des crédits délégués aux agences régionales de santé (ARS) pour la mise en œuvre des politiques de prévention, de permanence des soins et d’aide aux établissements de santé n’augmentera que de +2,4 %…
Et ce n’est pas le pseudo régime minceur imposé à l’hôpital, dont les dépenses devraient quand même progresser de +1,7 milliards d’euros (+2,3 %) qui suffira à consoler des libéraux encore une fois laissés pour compte. Comment en effet se satisfaire d’une enveloppe de 20 millions d’euros destinée à renforcer les soins de premier recours ? Une fois de plus les professionnels de santé libéraux sont pris pour la cinquième roue du carrosse !
A propos du SML
Le SML (Syndicat des Médecins Libéraux) est le syndicat de tous les médecins, spécialistes en médecine générale ou exerçant en plateau technique lourd, spécialistes cliniques ou pratiquant des expertises. Il réunit des hommes et des femmes du secteur 1, 2 ou 3, exerçant en province ou en région parisienne. A travers ses adhérents, libéraux, l’ambition du SML est de défendre la médecine libérale.
Contact Presse :
Dr Roger RUA Président
+33 (0)6 63 23 45 05