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Les mardis de l’Académie médecine sur la « Cardiologie » (Paris)

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LES MARDIS DE L’ACADEMIE  DE MEDECINE

Mardi 28 janvier 2014, 14h30

 

Communications

Obésité et pronostic de l’insuffisance cardiaque : le paradoxe de l’obésité, mythe ou réalité ? par Jean-Paul BOUNHOURE (Membre de l’Académie nationale de médecine )

L’obésité a une prévalence croissante et atteint les proportions d’une épidémie dans le monde actuel. Elle est associée à de nombreuses comorbidités, hypertension artérielle, dyslipidémies, diabète de type II et c’est une cause majeure d’atteintes cardiovasculaires : maladie coronaire, insuffisance cardiaque, fibrillation auriculaire  arythmies ventriculaires et mort subite. L’obésité seule est la cause de 11 % des cas d’insuffisance cardiaque (IC) chez l’homme et de 14 % des cas chez la femme. L’étude de Framingham a montré que chaque point d’augmentation de l’index de masse corporelle entraîne une majoration du risque de développer une IC de 5 % chez l’homme et de 7 % chez la femme. L’obésité augmente le travail cardiaque et altère les fonctions systoliques et diastoliques du cœur. Le plus souvent les obèses ont une IC à fonction systolique préservée. En dépit de cette atteinte et de ces associations pathologiques, de nombreuses études ont mis en évidence le paradoxe de l’obésité, les insuffisants cardiaques en sur-poids ou obèses ayant un meilleur pronostic que les sujets insuffisants cardiaques de poids normal. Cet article rappelle les effets cardiaques délétères de cette maladie de la nutrition, les diverses études montrant le paradoxe de l’obésité, le meilleur pronostic des insuffisants cardiaques obèses et les explications potentielles de ces résultats surprenants. De nombreuses questions se posent : faux diagnostics d’IC, biais méthodologiques, rôle protecteur du tissu adipeux à l’égard des cytokines, prise en charge plus rapide des obèses insuffisants cardiaques ? Des études prospectives sur de larges effectifs de patients paraissent nécessaires.

 

Thérapie cellulaire et insuffisance cardiaque : ombres et lumières par Michel DESNOS (Cardiologie, Hôpital Européen Georges Pompidou – Unité INSERM 633 – Thérapie cellulaire en pathologie cardiovasculaire, membre correspondant de l’Académie nationale de médecine)

L’insuffisance cardiaque reste, malgré les progrès thérapeutiques, une maladie grave et fréquente, caractérisée notamment pas une perte cellulaire initiale et secondaire, qui n’est actuellement prise en compte par aucun traitement. C’est pourquoi la thérapie cellulaire est apparue comme une méthode novatrice et prometteuse dans la défaillance cardiaque, d’autant plus que les études expérimentales étaient très encourageantes. Depuis 2000, date du premier patient opéré en France, les nombreux essais cliniques menés avec des cellules souches adultes (myoblastes, cellules médullaires, cellules souches mésenchymateuses) ont donné des résultats en demi-teinte : l’efficacité inconstante et modérée est liée à des effets paracrines et non au remplacement cellulaire espéré : en effet, les cellules souches adultes ne se transforment pas en cardiomyocytes et leur taux de survie après transplantation est très faible. Pour être efficace, la thérapie cellulaire devrait impliquer des vraies cellules musculaires cardiaques, provenant de cellules pluri ou multipotentes (cellules souches embryonnaires humaines, cellules souches pluripotentes induites, cellules souches résidentes cardiaques) et aboutir à un taux de survie élevé, alors que le milieu biologique est hostile et l’architecture tissulaire dégradée. L’ingénierie cardiaque tissulaire, aidée des nanotechnologies, aidera peut-être à répondre à ce défi.

 

L’infarctus du myocarde en France métropolitaine de 1995 à 2010 : évolution de la typologie des patients, de la prise en charge et du pronostic à court terme par Nicolas DANCHIN (Cardiologie, Hôpital Européen Georges Pompidou )

Les maladies cardiovasculaires restent une cause majeure de mortalité en France. L’infarctus du myocarde en constitue une complication particulièrement grave. À travers quatre enquêtes nationales réalisées entre 1995 et 2010, on constate une diminution de la gravité des infarctus avec sus-décalage du segment ST, qui surviennent chez des personnes plus jeunes, alors que l’âge de survenue des infarctus sans sus-décalage du segment ST ne varie pas. De profonds bouleversements sont observés dans l’organisation des soins et les traitements, avec notamment une utilisation beaucoup plus fréquente de l’angioplastie coronaire et des médicaments de prévention secondaire. La mortalité à un mois recule de 13,7 % à 4,4 % pour les infarctus avec sus-décalage du segment ST et de 10,9 % à 3 % pour les infarctus sans sus-décalage.

 

Information

Informatique et santé. Les technologies de l’information et de la communication par Emmanuel-Alain CABANIS (membre de l’Académie nationale de médecine) et Jean de KERVASDOUÉ

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