16 octobre 2013/ 16 mars 2014 : un conflit sans précédent chez les sages-femmes.
Une semaine noire s’annonce dans les maternités, les cabinets libéraux, les écoles de sages-femmes dont jeudi sera le point culminant.
Depuis 5 mois , les sages-femmes et les étudiants sage-femme se sont mobilisés revendiquant la reconnaissance d’un vrai statut médical quel que soit leur mode d’exercice, proposant des mesures concrètes pour la visibilité de leur profession comme praticien de premier recours, réclamant une formation universitaire autonome et défendant tant leur profession qu’une vision de santé publique pour les femmes de France.
En effet, leurs revendications visent un objectif majeur : améliorer l’organisation périnatale en France et répondre à la demande des femmes d’une offre de soins plus égalitaire, plus respectueuse de leur choix, plus efficiente.
Ils n’ont toujours pas été entendus par le gouvernement.
Ni la Ministre de la santé, ni le Premier Ministre n’ont voulu prendre la mesure de leur ras-le -bol, de leur colère face à la discrimination faite à cette profession presqu’exclusivement féminine, ils préfèrent écouter l’idéologie corporatiste d’une autre profession qui refuse l’égalité par peur de perdre le pouvoir.
Les sages-femmes sont traitées dans ce pays comme les femmes de ce pays : quelques belles paroles, quelques vagues promesses en mars mais aucun acte fort et concret afin de leur permettre d’accéder à l’égalité.
Etre égal à l’autre, ce n’est pas être « pareil » c’est reconnaitre les différences sans générer d’injustice, c’est permettre d’être complémentaire sans être assujetti : les femmes ne veulent pas être des hommes, les sages-femmes ne veulent pas être des pharmaciens, des dentistes ou des médecins !
Les sages-femmes et les étudiants sage-femme, par l’intermédiaire du Collectif des sages-femmes, réitèrent donc leurs revendications :
- un parcours de santé pour la femme enceinte et le suivi gynécologique, avec une visibilité de la sage-femme comme praticien de 1er recours en complémentarité professionnelle, sans sujétion ni soumission, avec les autres praticiens médicaux.
- un statut hospitalier qui garantit leur autonomie et reconnait entièrement leur spécificité médicale celui des « personnels médicaux hospitaliers », leur permettant d’accéder à un statut de praticien hospitalier sage-femme. Ce statut existe déjà, il est inscrit dans le code de la santé publique et accessible actuellement aux deux autres professions médicales et aux pharmaciens.
- la reconnaissance du statut médical également pour les sages- femmes territoriales et du secteur privé,
- un salaire à hauteur des compétences et des responsabilités.
- l’intégration des écoles de sages-femmes dans des composantes autonomes au sein des universités ainsi que la création du statut des sages-femmes enseignantes le permettant.
5 mois de concertation , 5 mois de communication, de démarches pédagogiques et les groupes de travail mis en place depuis janvier se révèlent stériles, l’immobilisme de la DGOS et le corporatisme des syndicats de médecins empêchant toute réflexion inter professionnelle efficace et permettant d’élaborer des mesures concrètes, pour exemple la troisième réunion sur le 1er recours.
Devant tant de déni, de mépris et de dénigrement, les sages-femmes et les étudiants sage-femme ont décidé de continuer le combat. Depuis 13 ans, ils demandent cette reconnaissance, depuis 5 mois ils ne désarment plus.
M. le Premier Ministre, vous êtes le chef du gouvernement, votre Ministre de la santé, malgré ses annonces médiatiques reste sourde et semble encore méconnaître les problématiques de la profession.
M. le Premier Ministre allez-vous suivre la même voie méprisante, continuant d’ignorer nos appels, nos courriers et nos alertes ?
Qui donc porte la responsabilité de la situation catastrophique actuelle?
Le Collectif des sages-femmes
ONSSF, CNSF, ANSFC, ANESF, CNEMa, CFTC santé sociaux
Contacts presse pour le Collectif des sages-femmes :
Caroline RAQUIN (Organisation Nationale Syndicale des Sages-Femmes) : 06 66 42 95 94
Nicolas DUTRIAUX (Collège National des Sages-Femmes de France) : 06 12 89 22 64
Yannick LARTIGUE (Fédération Santé CFTC) : 06 81 89 21 92
Sylvie BONNEFONT (Association Nationale des Sages-Femmes Cadres) : 06 74 36 32 45
Isabelle DERRENDINGER (Conférence Nationale des Enseignants en Maïeutique) : 06 46 81 18 01
Anthony WEBER (Association Nationale des Etudiants Sages-Femmes) : 06 46 13 20 87