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« Les anticoagulants oraux directs (AOD) », Rapport

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ACADEMIE NATIONALE DE MEDECINE  –  RAPPORT/ 10 Juin 2014

Les anticoagulants oraux directs (AOD)  –  (antérieurement appelés « nouveaux anticoagulants oraux » ou NACO)

par Gilles BOUVENOT, Jean-Paul BOUNHOURE, Jean-Louis MONTASTRUC, André VACHERON, membres de l’Académie nationale de médecine au nom de la commission II (Président : Jean-Paul Tillement)

RESUME

Pendant des décennies, les traitements anticoagulants oraux n’ont comporté qu’une seule classe pharmacologique, celle des antagonistes de la vitamine K (AVK). C’est pourquoi, l’arrivée sur le marché, entre 2008 et 2013, de trois nouveaux anticoagulants oraux directs non AVK (AOD) de mêmes indications thérapeutiques que les AVK mais de mécanismes d’action plus spécifiques, a suscité l’espoir qu’à efficacité égale ou peut-être supérieure, ils pourraient induire moins de complications hémorragiques. Il s’agit d’un antithrombine, le dabigatran, et de deux anti Xa, le rivaroxaban et l’apixaban. Ces anticoagulants ne nécessitent pas de surveillance de leur activité anticoagulante, ce qui est une contrainte en moins par rapport aux AVK mais ce qui, en contrepartie, limite la possibilité d’adaptations posologiques individualisées. Par ailleurs, ils sont actuellement dépourvus d’antidote, un inconvénient non négligeable face aux situations d’urgence traumatique ou chirurgicale. S’ils présentent l’avantage, par rapport aux AVK, de ne pas entraîner d’interactions avec les aliments, ils ne sont pas dénués d’interactions médicamenteuses. Leurs données de pharmacovigilance n’autorisent pas, en l’état actuel, de comparaison avec les AVK mais permettent cependant de préciser les facteurs de risque, par exemple ceux des effets indésirables hémorragiques : âge, insuffisance rénale, poids corporel < 50 kg, associations médicamenteuses, pathologies ou interventions à risque hémorragique. Les principaux effets indésirables concernent d’abord les accidents hémorragiques (surtout la sphère digestive et plutôt dans les indications médicales) puis thromboemboliques, plutôt au décours de la chirurgie. Un suivi à long terme s’avère nécessaire pour s’assurer, au-delà des résultats des essais cliniques et des premières données d’utilisation, de leur sécurité à long terme.

En prévention de la maladie thromboembolique veineuse en chirurgie orthopédique, leurs avantages principaux versus le traitement héparinique – auquel ils sont une alternative particulièrement bienvenue pour des sujets jeunes, sans insuffisance rénale ni hépatique, en l’absence de comorbidités, – sont la possibilité d’un traitement oral et l’absence d’obligation de contrôles biologiques répétés. En prévention des accidents vasculaires cérébraux et des embolies systémiques chez les patients atteints de fibrillation atriale non valvulaire, il n’existe à l’heure actuelle aucun argument scientifique pour privilégier les nouveaux anticoagulants oraux par rapport aux AVK, à plus forte raison pour remplacer, chez un patient, un traitement AVK efficace et bien toléré par un anticoagulant oral direct, sans parler de la dangerosité inhérente au passage d’un AVK à un nouvel anticoagulant, quelles que soient les précautions prises.

> Contact presse : Nicole Priollaud  –  Chargée de la communication  –  01 45 25 33 17 / 06 09 48 50 38

 

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