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« Médecine du corps, médecine de l’âme », Colloque (Paris)

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Les reproches adressés à la conception et à la pratique de la médecine en Occident sont bien connus. On a mis en cause la segmentation des spécialités, leur orientation excessivement technique ; on a pointé du doigt une hyper-médicalisation des corps visant la performance ou le rendement au détriment d’une approche plus qualitative et globale du bien-être, attentive aux conditions environnementales, relationnelles et plus largement morales de la santé individuelle…

Au fond, ces reproches désignent tous un même vice hérité de la philosophie et des sciences modernes : celui du dualisme entre le corps et l’âme, la matière et l’esprit, pensés comme deux domaines corrélés mais fondamentalement autonomes, dualisme que même la maxime de Juvénal, « un esprit sain dans un corps sain », finit par confirmer en laissant les deux termes dans un état de juxtaposition problématique.

Le paysage évolue pourtant, comme en témoigne le regain d’intérêt, ces dernières décennies, pour les thérapeutiques traditionnelles, l’impact des facteurs psychologiques dans le processus de soin et de guérison. La question des relations causales qui peuvent exister entre la pensée et les processus organiques n’est plus l’apanage de la métaphysique. Les neurosciences s’y intéressent désormais de près. Des recherches menées en psycho-neuro-immunologie ont conduit à réévaluer certains dogmes bien établis, tout comme les études consacrées à l’effet placebo ou aux interactions entre santé et attitudes cognitives, parmi lesquelles il faut compter non seulement le « moral » du patient, mais aussi bien l’influence préventive ou curative de ses convictions morales et spirituelles, de ses pratiques religieuses et peut-être même de ses actions et comportements éthiques.

Faut-il s’étonner, d’ailleurs, que l’éthique et la spiritualité, parfois désignées comme « médecines de l’âme », aient quelque chose à voir avec la médecine du corps ? De Galien à Râzi et jusqu’à nous, l’analogie n’a pas cessé de fonctionner dans les deux sens ; la question est plutôt de savoir jusqu’à quel point elle peut être soutenue aujourd’hui sans trahir la vocation scientifique et expérimentale de la médecine moderne. Peut-on évaluer rationnellement l’impact des facteurs mentaux – et singulièrement des croyances personnelles – sur la santé du corps ? Est-on condamné, comme certains l’annoncent, à un changement de paradigme ? Faut-il espérer une médecine plus intégrée, ou plutôt un double approfondissement de notre compréhension des phénomènes de l’esprit et du corps, susceptible de cerner avec toujours plus de précision les modalités fines de leur articulation ?

La Fondation Ostad Elahi consacre une table ronde à ces questions en offrant un triple éclairage, du point de vue de l’histoire de la médecine, de la psychologie et de la médecine.

> Plus d’informations sur le colloque et le programme

> Lieu : Fondation Simone et Cino del Duca – Institut de France 10, rue Alfred de Vigny, Paris – 8e.

 

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