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« Grève du 30 septembre, oui, mais et après? », Communiqué

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Les professions réglementées médicales annoncent un mouvement de grève mardi 30 septembre 2014. Elles se mobilisent contre plusieurs textes législatifs et notamment le texte de loi « croissance et pouvoir d’achat » qui entend réformer les professions réglementées. 

De la part d’une profession, vouloir se protéger, serrer les rangs est légitime et même plutôt louable. D’autant que préserver les acquis est un réflexe naturel dans un monde en pleine mutation a fortiori lorsque plusieurs des professions concernées rencontrent de graves difficultés.

Pour autant mêler les professions juridiques, les professions de santé, les chauffeurs de taxis, les plombiers dans un même mouvement n’en reste pas moins source de confusion tant elles recouvrent des réalités et des situations différentes.

Aussi sympathique et solidaire puisse paraître ce mouvement, les problématiques qu’il recouvre ne sont pas superposables.
Les professions de santé expérimentent un malaise réel et plusieurs d’entre elles s’interrogent sur leur survie parmi lesquelles les pharmaciens, opticiens, biologistes, kinésithérapeutes et les médecins généralistes qui subissent une érosion économique ainsi que de leurs effectifs notamment dans les régions déjà sous médicalisées. La mobilisation se nourrit de ce malaise ambiant.

Pourtant, tel qu’organisé, le mouvement hétéroclite des professions réglementées entend n’aboutir qu’au retrait des textes législatifs annoncés. A supposer, l’avenir nous le dira très vite, que les textes en question soient retirés, la situation des professions de santé en difficulté ne sera pas pour autant modifiée.

C’est toute l’ambiguïté d’une « mobilisation contre » au moment où nous ne pouvons faire l’économie d’entreprendre des « réformes pour ».

Les organisations professionnelles doivent obtenir le retrait des textes qui obèrent l’avenir, notamment d’ouverture du capital des professions de santé livrées aux financiers. Cela ne peut être obtenu sans préparer l’avenir en apportant des réponses.

Chaque profession doit apporter des réponses, et se servir, pourquoi pas, de ce mouvement fédérateur, pour avancer ensemble des propositions pour demain, répondre aux questions essentielles pour leur survie et celle de notre système de santé : comment maintenir des pharmacies d’officine sur tout le territoire ? Comment conserver une biologie de proximité ? Comment redonner le gout de la médecine générale aux jeunes généralistes ?

Des moyens bien sûr, mais surtout des propositions novatrices par exemple:

– développer les coopérations pluriprofessionnelles autrement qu’en créant de nouvelles superstructures dont la complexité n’a d’égale que la colère des professionnels mobilisés,

ou

– développer et mettre en place une véritable politique de revenus des professions de santé en toute transparence.

 

Martial Olivier-Koehret
Médecin Généraliste, Président de Soins Coordonnés

 

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