La Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) a demandé mardi à être reçue officiellement par le Premier ministre Manuel Valls, auprès de qui elle sollicite une médiation sur la réforme du système hospitalier prévue par le projet de loi de santé.
« Avec plus de 8 millions de patients pris en charge chaque année dont 2,3 millions en urgence avec 3 Français sur 4 qui sont passés au moins une fois dans leur vie dans nos établissements, avec 25 % des patients précaires soignés, nous sommes fiers de dire que nous rendons un service au public. Nous voulons que ce service soit reconnu à sa pleine mesure et non être exclus du service public hospitalier », a-t-il poursuivi.
L’une des dernières propositions faites par le ministère de la Santé sur la question de l’accessibilité financière implique notamment que les cliniques contraignent les praticiens à maîtriser leurs compléments dhonoraires, alors que c’est l’Etat lui-même qui autorise cette pratique.
La FHP rappelle que si les cliniques et hôpitaux privés sont prêts à accueillir le plus grand nombre de patients, l’Etat ne peut pas leur transférer la mission de contrôler les compléments d’honoraires dans les établissements. De plus, aucune disposition équivalente pour l’hôpital public n’est prévue par le projet de loi.
« Cela reviendrait à demander aux cliniques de réguler le système conventionnel paritaire entre l’Etat et les représentants syndicaux des médecins, tel qu’il a été institué après 1945, alors que les cliniques n’ont aucun lien de subordination hiérarchique avec les médecins libéraux qui exercent en leur sein », rappelle le président de la FHP.
Sur cette question, la FHP a saisi le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) aux fins de solliciter son avis sur cette question qui remettrait profondément en cause le fondement de l’exercice libéral de la médecine en France.
De plus, la FHP déplore que le texte de loi n’aborde pas la question de l’obligation d’efficience économique qui devrait simposer à toute structure financée par les ressources publiques, alors que la France fait face à des déficits abyssaux.
Sans garantie de la part du gouvernement d’une réelle concertation, la FHP appelle à une cessation d’activité totale et illimitée à compter du 5 janvier. Elle indique que de nombreux établissements ont commencé à déprogrammer les interventions prévues pour cette semaine-là.
A propos de la FHP
La FHP regroupe 1000 cliniques et hôpitaux privés qui assurent chaque année la prise en charge de 8,5 millions de patients. 154 000 salariés (personnels de soins, administratifs et techniciens) travaillent dans les établissements de santé privés et plus de 42 000 médecins y exercent. Les cliniques et hôpitaux privés prennent en charge :
- 54% des interventions chirurgicales
- près de 66 % de la chirurgie ambulatoire
- 2,3 millions de passages dans 130 services d’urgences
- Un accouchement sur quatre
- Près d’un tiers des soins de suite et de réadaptation
- Plus de 17% des hospitalisations psychiatriques
- 15% de l’activité d’hospitalisation à domicile (HAD).
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