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« Crash de la Médecine Générale : Il faut changer de pilote ! » (Communiqué)

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Annoncée depuis longtemps, la chute des effectifs en médecine générale constitue désormais une triste réalité. La dernière mouture de l’Atlas de la Démographie Médicale, publié chaque année par l’Ordre National des Médecins, le confirme clairement avec – 10.3 % de médecins généralistes en 2014 par rapport à 2007, alors même que le nombre des médecins n’a jamais été aussi élevé dans les autres spécialités…

Contrairement aux clichés rebattus ces dernières années, la disparition des médecins généralistes ne touche pas que les « déserts médicaux » ruraux. Si les carences y ont sans doute été ressenties en premier en l’absence de mécanismes de compensation, aujourd’hui c’est tout le territoire français qui est concerné, notamment les grandes agglomérations comme par exemple en Île-de-France.

Était-il plus facile de stigmatiser la prétendue mauvaise volonté des jeunes praticiens à s’installer dans les campagnes (ce qui est inexact) que de s’attaquer au vrai problème ? L’échec des pouvoirs publics à répondre à la profonde baisse d’attractivité de la médecine générale est en tout cas manifeste.

L’Etat et l’Assurance Maladie ont été incapables de surmonter des préjugés surannés : le « spécialiste » c’est mieux que le « généraliste » (oubliant que la médecine générale est une spécialité depuis 2004), il est donc normal que le niveau des honoraires ne soit pas le même, que les revenus des généralistes soient inférieurs de moitié à la moyenne des autres spécialités, que les dépassements d’honoraires soient autorisés et banalisés dans un certain nombre de spécialités alors que 93.8% des généralistes jouent eux le jeu du secteur 1, que les actes techniques qui impressionnent le plus ces administratifs soient correctement rémunérés tandis que l’acte clinique (avec des consultations de plus en plus longues et complexes) stagne à 23 euros, que des thérapeutiques dites « innovantes » soient remboursées sans hésitation à des prix déraisonnables tandis qu’il n’y aurait plus d’argent pour les soins primaires…

L’Etat et l’Assurance Maladie ont été incapables de comprendre que l’exercice « libéral » était actuellement trop insécurisant pour les jeunes médecins (sauf pour en faire à l’occasion un instrument de chantage avec les dérisoires dispositifs « PTMG » et « PTMA ») et constituait donc un fort repoussoir à l’installation. Il semblerait pourtant logique que les praticiens conventionnés avec la CNAMTS bénéficient d’une couverture similaire à celle des salariés en cas d’arrêt de travail, de maternité, d’accident de travail ou de maladie professionnelle.

L’Etat et l’Assurance Maladie ont été incapables de sortir la médecine conventionnée des vices du paiement à l’acte exclusif si ce n’est via une « ROSP » mal ficelée. Alors que ces tutelles voudraient faire reposer sur le médecin généraliste toujours plus de tâches administratives, par exemple la gestion du tiers-payant, elles ne lui donnent pas les moyens nécessaires pour embaucher un personnel salarié devenu indispensable.

En conséquence, il convient que l’Assurance Maladie se repositionne sur son cœur de métier en s’occupant plutôt du remboursement correct des soins, si possible intégral pour les plus essentiels. Il en est de même pour l’Etat, à travers les Agences Régionales de Santé, dont les tentations de tout sur-administrer risquent de tuer dans l’œuf les initiatives inventives et pertinentes des professionnels de terrain.

En effet les budgets concernant la prévention, la qualité des soins et la structuration des soins primaires seraient bien mieux gérés par les médecins eux-mêmes, au travers de véritables institutions de démocratie sanitaire à redéfinir par des amendements à la loi de Santé.

Il est urgent de redonner espoir aux généralistes qui souhaitent exercer leur métier au plus proche des Français :

– en faisant immédiatement cesser les discriminations avec les autres spécialités médicales,
– en leur accordant une protection sociale digne de ce nom,
– en leur donnant les moyens de construire des soins primaires modernes via des dotations structurelles.

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) portera ces propositions lors de la réunion du travail prévue le mercredi 1er juillet avec le Premier Ministre, Monsieur Manuel VALLS.

Contacts Presse :
Théo COMBES – Président – 06 81 00 22 90 – president@snjmg.org
Emilie FRELAT – Première Vice-Présidente – 06 19 90 26 57- frelat.emilie@gmail.c

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