Dès la publication du « manifeste des 30 médecins, philosophes et personnalités engagées » exhortant « les professionnels de santé à reconsidérer leurs liens avec le groupe pharmaceutique SERVIER », le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) a souhaité s’y associer, notamment par la signature de son président et celle de nombreux adhérents.
Engagé sur ce sujet depuis 2011, le SNJMG exige bien entendu l’indemnisation sans tergiversations des victimes du MEDIATOR, mais aussi que soient tirées toutes les conclusions de ce drame sanitaire. Car la problématique de la manipulation dans le domaine de la santé s’étend au-delà du cas particulier de ce laboratoire.
Dernier exemple en date : le site Mediapart a révélé le 9 juillet 2015 qu’une application médicale pour smartphones lancée par une filiale du laboratoire Merck permettait d’enregistrer le comportement des médecins afin de leur délivrer des publicités ciblées.
L’industrie pharmaceutique prend en effet soin d’entretenir des liens d’intérêt ambigus non seulement avec les médecins, mais aussi avec toutes les parties prenantes du système de santé, notamment les patients (personnalités, associations) et les institutions (para) publiques.
Ainsi le Journal du dimanche révélait le 9 août 2015 l’existence d’un partenariat entre des caisses d’assurance maladie, des mutuelles, des ARS, des structures de PMI et le laboratoire GSK pour un logiciel permettant de connaître la couverture vaccinale à l’échelle d’une ville ou d’un quartier. Cette expérience, baptisée CartoVaccins® (marque déposée pour la France par GSK en 2011) concernait au départ le vaccin contre la rougeole, commercialisé en France par GSK.
Alors que les vaccins constituent un réel enjeu santé publique, et qu’ils ont pu à plusieurs reprises susciter la suspicion d’une partie de la population, comment les institutions sanitaires françaises peuvent-elles laisser s’instaurer une telle privatisation de la politique de santé sans même y discerner le moindre problème ?
Notons que le ministère de la Santé n’a toujours pas accédé à la demande du FORMINDEP, que nous soutenons, de dénoncer le rapport « Dhumeaux » concernant les traitements de l’hépatite C en raison des conflits d’intérêts de ses rédacteurs.
Le SNJMG invite tous les acteurs du monde de la Santé à prendre conscience de ces tentatives de manipulation, à les refuser dans leur quotidien, à agir pour changer les comportements.
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