Le préfet de Martinique a acté ce jour la fin de l’épidémie de Zika en Martinique, même si le virus circule toujours. La Guyane a, quant à elle, acté la fin de l’épidémie dans les secteurs de l’Ouest et de Kourou le 9 septembre dernier. En Guadeloupe, à Saint Barthelemy et à Saint Martin, où l’épidémie avait démarré plus tardivement, le nombre de cas déclarés par semaine reste légèrement au-dessus du seuil épidémique.
La décision de la préfecture de Martinique fait suite à la réunion du Comité de Gestion du Plan de Surveillance, d’Alerte et de Gestion des Epidémies (PSAGE) et à un avis du Comité d’Expert des Maladies Infectieuses et Emergentes (CEMIE).
Le CEMIE, dont la mission est de fournir un avis circonstancié, regroupe des compétences scientifiques et techniques complémentaires dans les domaines de la clinique, de l’urgence, de l’infectiologie, de la pédiatrie, de la gynécologie, de la virologie, de l’entomologie, de la santé publique, de l’épidémiologie, et de la gestion des situations sanitaires à risque.
Seuls 90 nouveaux malades ont été recensés par les professionnels de Martinique du 26 septembre au 2 octobre, contre 1140 cas hebdomadaires recensés lors du pic épidémique entre le 30 mai et le 5 juin.
Ces chiffres encourageants représentent une étape importante dans l’effort des autorités sanitaires locales pour gagner la bataille contre le zika. Une réponse efficace et rapide été apportée par les départements français d’Amérique dès le début de l’épidémie. La mobilisation des professionnels de santé et de la population locale, la surveillance, les moyens de diagnostic en laboratoire, la communication à propos des risques, ainsi que les mesures de lutte contre l’infection ont permis d’endiguer progressivement l’épidémie.
Pour mémoire, depuis les deux premiers cas autochtones confirmés en Guyane et en Martinique le 19 décembre 2015, près de 80 000 personnes présentant des symptômes du zika ont été recensés dans les départements français d’Amérique. L’infection a été confirmée biologiquement chez 533 femmes enceintes en Martinique, 1 105 femmes enceintes en Guyane et 549 femmes enceintes en Guadeloupe.
La mobilisation contre Zika continue
La Direction générale de la santé rappelle que le passage sous le seuil épidémique ne signifie pas que la circulation du virus Zika s’est arrêtée. La vigilance est donc toujours nécessaire, notamment pour les personnes à risque comme les femmes enceintes.
Les autorités sanitaires recommandent de maintenir les mesures de protection contre les piqûres de moustique. Outre les vêtements couvrants, il s’agit d’utiliser des produits répulsifs adaptés et de protéger les berceaux et poussettes par des moustiquaires. De même, les mesures de protection collective (élimination des gites larvaires, protection de l’habitat…) doivent être appliquées scrupuleusement.
Pour les femmes enceintes résidant dans les Départements français d’Amérique, en complément du respect des mesures de protection contre le moustique (vêtements longs, répulsifs…), en l’attente d’une diminution de la circulation virale sur l’ensemble des Antilles et de la Guyane, il est toujours recommandé d’éviter tout rapport sexuel non protégé pendant la durée de la grossesse. Pour les métropolitaines enceintes ou en désir de grossesse, il est toujours recommandé d’envisager un report de leur voyage. Le suivi renforcé des femmes enceintes est toujours en vigueur.
Ces recommandations, ainsi que celles concernant l’assistance médicale à la procréation, seront actualisées prochainement au regard de l’évolution de l’épidémie. Il est aussi possible que les DFA soient considérés comme une zone endémique, où le virus zika est toujours présent, et certaines précautions devront se prolonger.
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