Soins Coordonnés interroge les effets de la convention médicale signée fin août. En l’état, malgré l’amplitude de l’enveloppe dévolue aux médecins libéraux, la convention creuse le fossé avec les médecins généralistes de zones tendues et ne permet pas de contribuer à la réduction des inégalités sociales de santé.
Les syndicats de médecins libéraux viennent d’obtenir 1,5 milliard d’euros d’augmentation. Rapportés aux 100 000 médecins libéraux, cela ne représente pas moins de 15 000 euros au moins par an et par médecin. Alors que nous vivons une crise sociale d’envergure, un tel accord devrait forcément comprendre des contreparties en matière d’accès aux soins.
On imagine mal que l’Assurance Maladie (toute maladie qu’elle assure – même à défaut de Santé), puisse accepter un accord sans condition.
On pourrait penser par exemple à un engagement pour accueillir et soigner des malades quels que soient leur condition sociale, lieu d’habitation et l’heure où ils ont besoin d’obtenir une réponse à leur question. Ou alors une mesure pour agir sur les renoncements aux soins ?
Les syndicats de médecins généralistes de leur côté n’auront pu être dupes de cet accord qui va aboutir à une augmentation tarifaire des médecins spécialistes et creuser, comme à chaque convention médicale, davantage le fossé entre médecins généralistes et spécialistes, continuant à alimenter la désaffection des étudiants pour la médecine générale.
Contrairement à ce qui est annoncé dans les dépêches d’agence ce ne sont pas les médecins généralistes qui seront augmentés avec une consultation à 25 euros entre les deux tours des présidentielles de l’an prochain mais tous les médecins libéraux : la nuance n’est pas que sémantique compte-tenu des modalités de tarification en vigueur.
Donner un euro aux médecins généralistes revient à donner 2 voire 2 euros cinquante aux médecins spécialistes. Le cœur des hypocrites syndicalistes tous unis, salue l’augmentation des généralistes et oublie de voir le différentiel de rémunération qui s’accroit avec les médecins spécialiste libéraux.
C’est d’autant plus problématique que les médecins qui devraient bénéficier prioritairement des augmentations tarifaires, c’est-à-dire les médecins généralistes des zones difficiles ne profiteront pas de l’ensemble de l’enveloppe disponible !
Avec cet accord conventionnel une nouvelle fois il sera plus intéressant d’exercer dans un centre-ville à proximité d’un hôpital avec moins de contraintes que dans une zone difficile.
> Pour lire la suite de la tribune, cliquez ici.
> Contact : 01 48 25 39 78 ou contact@soinscoordonnes.fr