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« Lutter contre les déserts médicaux ne passera pas par la suppression du numerus clausus » (Communiqué)

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Soins coordonnés rappelle que l’idée consistant à supprimer le numerus clausus pour vaincre les déserts médicaux est une illusion. La lutte contre les déserts médicaux doit en passer par une politique de rénovation et de réorganisation de notre système de santé dans son ensemble.

La progression dramatique des déserts médicaux met en cause l’accès aux soins de 12 millions de Français. Cette situation oblige les pouvoirs publics à agir pour que les malades soient soignés demain.

La France, un pays où les médecins sont nombreux

L’idée de supprimer le numerus clausus (pour rappel, le nombre de futurs médecins formés est décidé par les pouvoirs publics et décliné par région) est une mauvaise idée : la France est déjà l’un des pays d’Europe qui compte le plus de médecins (196 000) mais mal répartis sur le territoire et selon les spécialités

Sans autre mesure d’accompagnement et d’organisation alternative, former plus de médecins c’est la certitude de les voir s’installer dans les grands centres urbains, zones d’urbanisation aisée ou dans des emplois hospitaliers (les milliers d’emplois disponibles et non pourvus dans les hôpitaux attirent).

La désorganisation du système, nœud du problème

La désorganisation structurelle du système de santé pousse l’activité qui devrait être prise en charge en ville vers l’hôpital et accroit ses difficultés. Cette désorganisation aboutit à ce que notre pays soit celui qui a le plus fort taux de dépenses hospitalières par habitant. Quant aux médecins généralistes et aux acteurs du soin primaire, faute d’organisation efficiente, ils se détournent des zones les plus difficiles.
Ces travers bien connus de notre système de santé s’accroissent sans cesse : augmenter le nombre de médecins formés dans un tel contexte n’apportera pas un médecin de plus dans les déserts médicaux et ne permettra pas de garantir l’accès de tous à des soins de qualité.

Seule une politique publique cohérente et prolongée en faveur des déserts médicaux permettra de redonner de l’attractivité à l’exercice médical dans les zones difficiles, de mieux prendre en charge les patients (pour l’essentiel les malades chroniques et les personnes âgées) et de recentrer l’hôpital vers ses missions premières d’urgence et de haute technicité.
Apporter un réel soutien aux pratiques innovantes

Suppression du numerus clausus, prime à l’installation dans les déserts sont des mesures qui ne peuvent apporter de résultats significatifs.  Il est temps de regarder plus loin et d’affronter les lobbies du « pour que rien ne change ».
Les malades veulent être soignés là où ils habitent. Il se trouve que c’est un droit élémentaire et constitutionnel.

Pour Soins Coordonnés, le développement des coopérations pluriprofessionnelles hors les murs et le soutien aux équipes de soins primaires dans les zones tendues doivent être au coeur de la politique à mener dans les années à venir.

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