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Burn-out : « très élevé » chez les infirmières libérales (Etude)

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Quel est le niveau de burn-out des infirmières libérales ? Quelles en sont les causes ? Le sujet reste peu documenté. Les résultats de l’enquête de l’Université de Bourgogne-Franche-Comté, avec le soutien de L’Infirmière libérale magazine, sont donc inédits par leur ampleur (près de 1 700 réponses) et importants par leurs conclusions.

Les principaux enseignements :
-> Le niveau de burn-out s’avère très élevé chez les infirmières libérales, comparativement aux autres professions médicales et paramédicales.
Il est équivalent à celui des médecins généralistes.
-> Le burn-out est plus élevé chez les infirmières libérales qui travaillent seules que chez les associées (les premières travaillent en moyenne 53 heures par semaine, les secondes 38 heures)
-> Ce qui joue le plus sur l’épuisement émotionnel des infirmières libérales est la charge de travail, qui renvoie au sentiment d’être débordé par son travail, puis le travail empêché, qui désigne les relations conflictuelles qu’elles peuvent avoir avec les patients leur manquant de respect, les relations tendues avec leurs collègues ou un environnement de travail contraignant (en raison par exemple de difficultés de transport).
Ainsi, dans la première catégorie de stresseurs, la charge de travail, « avoir des amplitudes horaires importantes » obtient la note de 5,22 sur 6 en termes de fréquence, « réaliser divers services qui ne sont pas de votre ressort » 5,18, « manquer de temps pour vous reposer » 4,84. Pour le second « stresseur », « le travail empêché », « devoir réaliser des soins dans des logements peu adaptés avec un manque de matériel, une absence de lit » s’élève à 4,57 sur 6, « être confronté à des demandes excessives des patients et/ou des familles des patients » à 4,25 ou encore « devoir réaliser des soins dans des logements sales, vétustes » à 4,12.

-> Le fait d’éprouver des affects, des sentiments et de la compassion vis-à-vis du patient n’est pas à l’origine du burn-out, au contraire : cet élément émotionnel semble protéger de l’épuisement et de la dépersonnalisation, car ce ressenti donne du sens au travail des infirmières libérales.
-> Dans un champ laissé libre en fin de questionnaire pour tout commentaire, un nombre non négligeable d’infirmières libérales mentionnent la NGAP, la Nomenclature générale des actes professionnels, leur référence pour la cotation des actes réalisés. Elles jugent la NGAP « obsolète », « mal adaptée », « vieillotte, plus d’actualité du tout », évoquent une « aberration », « une nomenclature qui ne correspond pas aux besoins ». C’est la réponse qui revient le plus souvent dans ce champ commentaire.

La méthode

-> Cette étude a été réalisée grâce à un questionnaire de quelque 120 items publié dans le numéro de février de L’Infirmière libérale magazine (en pièce jointe) et relayé sur Internet.
Ce questionnaire était composé d’échelles mesurant les « stresseurs » rencontrés par les infirmières libérales, la relation entre vie professionnelle et vie privée, le burn-out.
Etaient également incluses des questions d’identification socio-démographique (âge, sexe, etc.) et d’autres relatives à l’environnement et au contenu du travail (amplitude horaire hebdomadaire, exercice en milieu rural, urbain, semi-urbain, etc.).
-> Seuls les questionnaires remplis entièrement, soit 1 678, ont été pris en compte.

Les auteurs

-> Didier Truchot, professeur de psychologie sociale à l’Université de Bourgogne-Franche-Comté à Besançon, est responsable du groupe de recherche “Travail, santé, professionnalisation” et co-responsable de l’axe de recherche “Épidémiologie, indicateurs de santé, SHS” du Cancéropôle du Grand-Est. Il est ou a été invité dans plusieurs universités étrangères (Belgique, Canada…). Ses travaux de recherche portent en particulier sur l’influence du travail sur la santé des soignants (médecins, personnels de soins infirmiers, etc.). Il est l’auteur du livre Épuisement professionnel et burnout paru chez Dunod en 2004. Contact : didier.truchot@univ-fcomte.fr / 06 84 49 64 31
-> Mathilde Duboz, étudiante en master psychologie du travail
-> Avec le soutien de L’Infirmière libérale magazine, qui publie les résultats dans son numero de juin.

Contact :
Mathieu Hautemulle
Rédacteur en chef de L’Infirmière libérale magazine
mathieu.hautemulle@initiativessante.fr
www.facebook.com/Inflib / www.espaceinfirmier.fr

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