Selon le syndicat des médecins libéraux, la Fédération Hospitalière de France (FHF) a réclamé la suppression de la liberté d’installation des médecins libéraux et réaffirmé son projet historique de faire de la médecine de ville la variable d’ajustement des hôpitaux publics.
Le SML observe que cette fois-ci la FHF ne s’embarrasse plus de précautions et ne dissimule rien de ses funestes objectifs. Ainsi, pour éviter de réguler l’accès aux urgences -sa précieuse « machine à billets »* – et alors que le gouvernement fait pression sur son budget, la FHF préfère ouvrir un front latéral en réclamant le rétablissement du caractère obligatoire de la permanence des soins des médecins libéraux pourtant abandonné en 2002, précisément parce que les libéraux ont régulé et organisé la demande. De même, pour éviter d’avoir à réguler le développement du secteur 2 libéral au sein de l’hospitalisation publique (là où les niveaux de dépassement les plus élevés sont constatés), la FHF demande des mesures d’assèchement du secteur 2 dans les zones sous-denses. Pourtant, le développement de pratiques innovantes, pas encore financées, et l’installation de jeunes spécialités anciens chefs de cliniques y seraient un atout pour les populations locales ! En outre, quelle incohérence de prétendre agir contre les prétendus déserts médicaux en promettant le « bagne » des gardes 24h/24 et 7j/7 (comme c’était le cas avant 2002) aux futurs installés. A moins qu’en voulant faire de l’exercice libéral un enfer, les hôpitaux, pas toujours formidablement bien organisés, n’essaient de passer pour un Eden aux yeux de jeunes médecins qu’ils ne parviennent pas à fidéliser malgré la création de primes multiples…
Tout ceci est bien évidemment grotesque.
Aussi, le SML ne peut que douter sérieusement de crédibilité de la FHF lorsqu’elle prétend vouloir « mener une réflexion conjointe aves les représentants de la médecine de ville ». On ne peut pas vouloir travailler avec les médecins libéraux et multiplier les provocations à leur égard.
En outre, le SML observe que la FHF fait tout pour contourner les syndicats représentatifs des médecins libéraux en voulant mettre en œuvre un comité Théodule de plus impliquant les URPS de médecins libéraux. Pour engager un travail constructif et positif, la FHF doit en finir avec la duplicité. Cela commence par une nécessaire discussion sur l’ouverture de centre de consultations dites « avancées » de médecine générale par les hôpitaux publics là où il n’existe pas de pénurie médicale. Comme à Louvroil, où l’hôpital de Maubeuge s’est autorisé à ouvrir une telle structure.
Le SML estime que l’amélioration des parcours de soins des patients doit se travailler dans un climat de confiance réciproque et de franchise, mais aussi avec l’ensemble des acteurs, qu’il s’agisse des syndicats médicaux représentatifs, mais aussi des représentants de l’hospitalisation privée.
* Une consultation dans le cadre des urgences hospitalières revient environ à 250 €, c’est 5 fois plus qu’une consultation urgente par un médecin libéral