« Dans sa présentation annuelle des comptes de la santé, la Drees annonce une augmentation de la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) de 2,3% en 2016 contre 1,5% l’an passé, portant cette progression à 8,9% depuis 2011. En parallèle, le reste à charge des ménages continue de diminuer, à 8,3% de la CSBM en 2016 contre 9,2% en 2011, soit le plus bas taux au sein de l’Union européenne des Quinze.
La CSMF n’est pas surprise de ces résultats qui s’expliquent avant tout par des facteurs démographiques. L’accroissement et le vieillissement de la population entrainent des prises en charge plus lourdes, essentiellement portées par l’Assurance maladie : plus de 10 millions de Français sont en affection de longue durée et cette population s’accroît d’environ 200.000 personnes par an.
Ces évolutions démographiques débouchent inévitablement aussi sur une hausse globale de la consommation des soins de ville (+ 3,3% en 2016), tirée vers le haut par une augmentation des soins d’auxiliaires médicaux (+ 4,4%), deux épisodes de grippe et une progression importante du nombre d’actes techniques. Souvent pointée du doigt, notons que la progression des dépassements d’honoraires des médecins spécialistes de secteur 2 a nettement ralenti depuis 2012 (+ 2,6% par an de 2012 à 2016, contre + 4,9% par an de 2006 à 2011).
Les soins hospitaliers, « principal contributeur à la croissance de la CSBM », représentent 46,5% de la CSBM, et le secteur public hospitalier représente à lui seul 77% de la consommation de soins hospitaliers, part qui est stable depuis… 2006.
La CSMF constate une nouvelle fois l’absence de soutien réel pour permettre à la médecine libérale de concrétiser le « virage ambulatoire », maintes fois annoncé par les gouvernements.
Les facteurs démographiques vont accroitre la consommation de soins les prochaines années et seule une politique ambitieuse permettra de pérenniser le système de santé solidaire français. Le vieillissement de la population va rendre encore plus nécessaire le maintien à domicile des personnes âgées et dépendantes, ce qui nécessite des moyens accrus pour les soins de ville, en particulier pour la médecine libérale. »
Relations presse : Shakti Staal / 01 43 18 88 17 / com@csmf.org