« Aucune prise en compte de l’urgence de la situation et de l’effondrement démographique.
Des indicateurs
Des outils de mesures
De la traçabilité
De la certification…
Et un renforcement de la lourdeur administrative .
Si le renforcement de la prévention est important, il n’y a pas de volonté réelle de redonner de l’attractivité aux professions du soin.
Au regard des besoins et d’une pénurie qui sonnent comme autant de risques, les pratiques avancées, le travail en équipe, le forfait à l’épisode de soin apparaissent relever de la pensée magique et ne prennent en compte ni l’ampleur de la problématique ni l’urgence à agir.
Le chapitre sur le « prendre soin des soignants » est en total décalage avec l’avenir promis fait de toujours plus d’indicateurs, de procédures, de protocoles, d’encadrements, qui sonne comme l’application à la médecine de ville de ce qui a en partie destructuré les équipes au sein de l’hôpital public et des établissements privés. Le « contrôle qualité permanent » et la norme priorisés devant la femme et l’homme soignant.
L’UFML-S rappelle que 30 ans d’ANDEM, d’ANAES, et HAS n’ont pas amélioré le sort des professionnels du soin.
Les postes vacants de PH, d’infirmières, d’aides-soignantes, les burn-out, les suicides, les déplaquages sont les marqueurs d’un système de santé qui année après année oublie la réalité humaine.
L’URGENCE est à la femme et à l’homme soignant, pas à l’audit permanent. Le système s’effondre de son centralisme et du pouvoir des petits chefs. Pour l’UFML-S, cette Stratégie nationale de santé les renforce!
Vouloir intégrer les représentants des patients, des ordres professionnels, des soignants au niveau territorial est une bonne chose, mais n’est rien si cela n’est pas fait à tous les niveaux et donc au niveau national, pour instaurer une gouvernance partagée et une véritable démocratie sanitaire.
Cette Stratégie nationale de santé reste une ode au paternalisme d’État.
L’affirmation de l’inadaptation du paiement à l’acte pour construire une médecine de qualité, la lutte contre les « dépassements d’honoraires » et l’absence de réelle politique tarifaire, le développement des maisons de santé comme marqueur de réussite face aux déserts médicaux ne sont pas sans rappeler le ministère précédent et sonnent comme autant de marqueurs idéologiques et dogmatiques.
L’UFML-S déplore que tout au long des 54 pages ne soit jamais abordée la question cruciale : ça vaut quoi un médecin au 21e siècle ? C’est quoi un médecin ?
La Stratégie nationale de santé renforce le rôle des patients, point positif, mais ne crée pas les conditions du renforcement de l’offre de soin.
L’UFML-S met en garde contre la poursuite de l’établissement d’une médecine sans médecins, qui année apres année installe une France sans médecins.
Sur les « new tech », penser éthique c’est bien, intégrer le fait que celles-ci se moquent des frontières et ouvrir à une éthique transnationale, c’est mieux…
Sur les outil numériques, la leçon du Dossier médical partagé – qui n’est pas véritablement en fonction après 20 ans de gabegie financière – n’a vraisemblablement pas suffit.
La Stratégie nationale de santé promet aux soignants des outils numériques d’aide à la décision médicale, au diagnostic, et annonce l’intervention régulière de l’État : Échec annoncé.
L’expérience montre qu’en la matière, quand l’État s’en mêle, l’État s’emmêle !
Si cette Stratégie nationale de santé présente quelques timides éléments positifs en terme de gouvernance, de démocratie sanitaire et de prévention, son axe d’orientation prépondérant « l’audit , la norme et la procédure » est en total décalage avec l’urgence ressentie par des millions de Français : il est de plus en plus difficile de consulter ! « Par qui serai-je soigné demain ? »
À noter également que l’hospitalisation privée en est étrangement absente. »
Tout à fait d’accord et atérée après 30 ans d’exercice infirmier et un DIU Soins Palliatifs et Accompagnement, que la CPAM, verrouillée comme l’avoue Nicolas REVEL, m’oblige à saisir son propre Tribunal (TASS) pour défendre les soins à domicile pour les patient atteints de pathologies chroniques ou/et en Soins Palliatifs. En effet rien ne bouge dans notre nomenclature et sa tarification à l’acte, gratuit au bout du 3e… qui conduit soit à prendre soin bénévolement (50%de charges) soit être accusés de fraude! Quand nos solutions et nos innovations, notre audace seront-elles enfin reconnues (forfaits pour les soins lourds et chronophages) au lieu d’obliger les soignants à courber à tête devant des règles désuètes et inadaptées? Protéger le « Bien Public » en sacrifiant les soignants: qui peut soutenir un pareil argument??? Un tel mensonge?