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Stratégie de transformation du système de santé : le SML déçu et inquiet (Communiqué)

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La semaine dernière le Gouvernement fédérait les différents acteurs de santé autour d’une charte sur l’accès aux soins et voilà qu’aujourd’hui, il annonce une série de mesures dont certaines risquent de remettre en cause la médecine libérale. Mais surtout, et une fois de plus, alors qu’on attendait une réforme de l’hôpital public, c’est à la médecine libérale que l’on s’en prend.

Le SML est particulièrement déçu et s’interroge sur les motivations profondes des gouvernements successifs depuis Roselyne Bachelot, en passant par Marisol Touraine, à se montrer aussi faibles dans leur volonté de réformer l’hôpital. Au lieu de cela, tous, et c’est désormais le cas du gouvernement actuel, s’échinent à démanteler la médecine libérale.

Cette stratégie délétère s’incarne aujourd’hui dans trois mesures de la Stratégie de transformation du système de santé :

  • La mise en pièce du mode de rémunération des médecins libéraux que le gouvernement et l’assurance maladie, avec la complicité de certains syndicats médicaux, veulent remplacer par une rémunération forfaitaire ou à l’épisode. Il s’agit en réalité d’une rémunération collectivisteaux mains des hôpitaux, qui n’aura plus aucune base une fois l’acte disparu. L’objectif affiché du gouvernement est de détourner la moitié de la rémunération des médecins libéraux vers cette rémunération collective, laquelle n’a été expérimentée que dans des pays où les médecins sont salariés. Faire de tous les médecins libéraux, des médecins salariés, est-ce là le but ultime ?
  • Le risque du retour d’une maîtrise comptable. Le gouvernement qui s’était pourtant engagé sur la perspective d’une croissance stable de l’ONDAM à +2,3 % pour la durée du quinquennat semble à présent vouloir revenir en arrière. En annonçant rechercher des moyens de réguler l’ONDAM de ville, il risque de retirer les marges de manœuvre apportées aux soins de ville pour les redistribuer aux hôpitaux.
  • Le « parcage » des médecins dans des structures. Le gouvernement exprime sans détour sa volonté de faire disparaître l’exercice isolé lequel concerne aujourd’hui 80% des médecins libéraux… Le SML, considère que c’est aux médecins, qui sont avant tout des professionnels libéraux et indépendants, de choisir comment et dans quel cadre exercer. Le SML refuse un scénario où la seule voie possible serait la MSP, qui plus est, là où la puissance publique le décide.

Enfin, ce que le SML redoutait la semaine dernière est confirmé : c’est la faiblesse de l’investissement consenti par le gouvernement. Ainsi en dépit de ses déclarations, le gouvernement semble ne pas se donner les moyens de réformer. Le SML redoute un « bricolage » ou un « rapiéçage » de trop dont le sacrifié risque d’être la médecine libérale.

Au-delà, le SML s’interroge sur l’avenir du pacte de confiance noué entre le gouvernement et la médecine libérale. Il redoute que celui-ci ne soit compromis. Ce serait dommage car la profession, après dix ans de réformes improvisées et sous-financées, a besoin d’un nouveau souffle et d’une politique efficace de soutien.

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