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Bilan du colloque « Investir dans la petite enfance – Le temps des décisions » (Communiqué)

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Terra Nova a réuni le mardi 13 février 2018 à l’Assemblée nationale près de 200 acteurs du monde de la petite enfance et de la lutte contre la pauvreté pour débattre des enjeux de l’investissement dans la petite enfance, et des propositions de notre rapport « Investissons dans la petite enfance : l’égalité des chances se joue avant la maternelle » (mai 2017), avec Brigitte Bourguignon, députée de la 6e circonscription du Pas-de-Calais et présidente de la Commission des affaires sociales. Y ont également participé Olivier Noblecourt, Délégué interministériel en charge de la prévention et de la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes, Florent de Bodman, co-auteur du rapport de Terra Nova, et Marie de Saint Laurent, déléguée générale d’Auteuil Petite Enfance, réseau de crèches de la Fondation des Apprentis d’Auteuil présent sur tout le territoire. Un débat riche et animé, dans lequel plusieurs priorités clés ont été mises en exergue pour structurer les politiques publiques à construire pour demain.

L’investissement dans la petite enfance est un investissement social à bénéfices multiples, notamment la stabilisation des parents dans l’emploi et la réduction des inégalités dès le plus jeune âge. Il est en effet impossible de réduire la pauvreté chez les enfants sans une politique volontariste sur la petite enfance, laquelle est encore loin d’être pensée à la fois comme un service complet aux parents et comme un levier moteur du développement de l’enfant.

La concertation en cours est une priorité pour repérer les besoins à l’échelle territoriale. La nécessité d’une plus grande mixité sociale s’impose aussi dans les établissements d’accueil, et les liens avec les PMI sont essentiels pour s’en assurer dans le futur. Enfin, le lien avec l’école maternelle : il y a une logique de continuité éducative entre la petite enfance et l’école maternelle, et la question du développement cognitif des enfants dès les premiers âges de la vie ne saurait être perdue de vue dans l’élaboration de nos politiques publiques sur le sujet.

Les 3 points clés

Au-delà des propositions du rapport rappelées par Florent de Bodman à la tribune, trois points clés ont fait l’objet de discussions riches et animées.

1. Encourager la transparence dans l’attribution des places en crèches 

Une des propositions phares de ce débat a été rappelée : la publication par les communes de leurs critères d’attribution des places en crèches.
L’exigence de transparence dans les critères d’attribution des places en crèche est une priorité très largement partagée. Pour autant, elle ne saurait se transformer en une suspicion généralisée à l’égard des élus et des collectivités. Une représentante de l’Association des Maires de France ainsi que la députée Anne-Christine Lang (10e circonscription de Paris) sont revenues sur ce point.

2. Mieux accompagner les parents

La proposition d’augmenter les places en crèches ne saurait aussi occulter un autre phénomène, celui du non-recours à la crèche, qui touche de nombreuses familles défavorisées. L’auto-censure de ménages en situation de fragilité est aujourd’hui bien réelle, et les taux d’occupation des établissements de garde varient beaucoup entre territoires. Aussi, l’accueil occasionnel des parents dans les établissements, pour les y inclure, est crucial pour établir un lien de confiance avec eux. Le rôle des PMI est aussi essentiel, et il faut encourager les collaborations entre les différents acteurs de la périnatalité dès les premiers âges de la vie.
La bi-activité des parents est aujourd’hui un critère déterminant de l’attribution des places en crèches. Mais la question du mode de garde des enfants concerne tous les ménages. Favoriser l’accès à la crèche de parents dans des situations différentes est aussi nécessaire, pour mieux accompagner le retour vers l’emploi de parents exclus du marché du travail.
L’accent a enfin été mis sur une précarisation de plus en plus forte de parents confrontés à un cumul de difficultés dans certains établissements, et sur les problèmes rencontrés par les personnels d’accueil, et gestionnaires de crèches, pour accompagner ces familles. Le soutien aux parents, dans leurs besoins éducatifs, et aux personnels, pour faire face à des situations sociales contrastées, est un enjeu crucial de lutte contre les inégalités.

3. Mieux former et mieux soutenir les personnels des établissements d’accueil des jeunes enfants 

Jean-Emmanuel Rodocanachi, président de la première fédération des entreprises de crèche en France, a rappelé les nombreux avantages pédagogiques des crèches françaises. Toutefois, l’enjeu de la formation des personnels qui y interviennent est aujourd’hui décisif, et c’est aux régions de s’engager davantage dans cette direction. Le manque de personnels sur les territoires et les variations de la qualité de l’accueil et des professionnels impliqués (épuisement, turnover) impose aujourd’hui de mieux soutenir tous les acteurs de la filière (encadrants, puériculteurs.trices,etc). Le meilleur accueil des familles défavorisées dépendra aussi d’une meilleure organisation interne des établissements qui les reçoivent. 

Responsable de la communication et des relations institutionnelles : Annalivia Lacoste, annalivia.lacoste@tnova.fr

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