Dix mois que nous avons changé de gouvernement, 10 mois qu’une nouvelle ministre de la santé a été nommée…
Les attentes étaient multiples après un quinquennat qui semblait avoir oublié l’existence du monde de la santé et ses difficultés…
« Un médecin aura peut-être une meilleure compréhension de nos problèmes » pensaient certains…
Aujourd’hui, la colère est proportionnelle à la déception.
Certes, on ne nous oublie pas !
Il est certain que ce reproche ne peut être fait ! En quelques mois on nous annonçait :
– le gel du point d’indice,
– le retour du jour de carence à compter de janvier 2018. Rappelons ici que ce dernier n’est pas compensé par l’employeur contrairement à 80% des cas dans le privé, qu’il entraîne une double sanction monétaire, parce que les arrêts de travail pèsent déjà sur la prime de service.
– la remise en cause du protocole PPCR qui bien que insignifiant, apportait un début d’amélioration salariale pour les agents de la fonction publique.
Et du côté des évolutions professionnelles ?
– Apparition de l’exercice partiel qui permet à des professionnels de l’union européenne n’ayant pas la formation pour réaliser la totalité des actes en France, d’exercer « partiellement » leur profession.
– Arrêt des travaux sur la réingénierie des formations d’aides-soignants/auxiliaires de puéricultures, ajournant par la même toute évolution de leur profession.
– La perspective d’un décret encadrant le nouveau métier d’infirmier en pratique avancée (IPA) sans reconnaissance de sa capacité à être autonome dans ses consultations et dans la mise en œuvre de recherches scientifiques.
La prochaine étape ? Les statuts avec notamment :
La précarisation des emplois qui elle-même engendrera une baisse de l’efficience des prises en charge des usagers du système de santé. Il ne semble pourtant pas très compliqué de comprendre que c’est l’expérience qui permet en grande partie de développer les compétences dans un domaine spécifique.
Le salaire au mérite, car il est bien connu que les fonctionnaires sont des planqués qui ont bien du mal à se mettre au travail. A moins que le gouvernement nous ait enfin entendus et que cela signifie que nous verrons une revalorisation des salaires à la hauteur des responsabilités et des compétences ?
La réforme des régimes de retraite : après le recul de l’âge de départ et la non reconnaissance de la pénibilité, on n’ose imaginer quelles nouvelles mesures drastiques le gouvernement va bien pouvoir inventer.
Alors que dans les hôpitaux, dans les EHPAD, nous, soignants, en manque de reconnaissance, sommes à bout de souffle, que notre souffrance dépasse les limites de l’entendement, que nos valeurs sont bafouées sur l’hôtel de la rentabilité, nous ne pouvons tolérer cette entreprise de destruction.
Nous sommes plusieurs centaines de milliers chaque jour sur le terrain à œuvrer pour la santé de nos concitoyens il est plus que temps que le gouvernement se préoccupe de la nôtre et cesse de nous détruire.
Voudrait-on faire de nous des robots sans âme et des béni-oui-oui qui pansent sans penser ?
Combien de temps encore allons-nous supporter les burn-out, les suicides, les dépressions, l’épuisement ?
Allons-nous continuer à être maltraités sans rien dire ?
Il est grand temps de réagir, et de montrer que nous sommes des êtres doués de réflexion, et non pas des agneaux filant droit à l’abattoir sans se révolter !
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