« Premiers résultats encourageants pour un dispositif profondément rénové pour tenir compte de l’évolution des connaissances et référentiels médicaux » : c’est le propos choisi par l’Assurance Maladie pour annoncer les montants versés cette semaine aux Médecins Généralistes dans le cadre de la ROSP (Rémunération sur Objectifs de Santé Publique) – Adulte.
Comme prévu (1), ces montants sont globalement à la baisse par rapport à l’année précédente malgré la mise en oeuvre d’un coefficient correctif de 1.7 (2), économiquement sécurisant pour les médecins mais par nature antinomique avec une philosophie de rémunération à la performance…
Rappelons que la ROSP est depuis l’année 2012 la version conventionnelle « révisée » du Contrat d’Amélioration des Pratiques Individuelles (CAPI) mis en place unilatéralement par l’Assurance Maladie en 2009 pour, officiellement, « accompagner les médecins traitants dans leur démarche d’amélioration de qualité des soins ».
S’il n’a pas, pour l’instant, demandé la suppression de la ROSP (2), le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) émet régulièrement des critiques tant sur le fond que sur la forme, tout en défendant les intérêts des remplaçant(e)s – exclu(e)s de cette rémunération – et des jeunes installé(e)s – trop souvent lésé(e)s par les modalités d’application de celle ci. C’est pourquoi, il s’est toujours opposé à la rémunération via la ROSP de nouvelles missions pour les médecins généralistes.
Malgré les améliorations apportées par la dernière convention (à commencer par la création, comme le demandait le SNJMG, d’un forfait « structure » distinct de la ROSP), le SNJMG constate, comme tous les médecins généralistes, la persistance de problèmes avec la ROSP et rappelle que toutes les études internationales sur le paiement à la performance s’avèrent pour le moins décevantes quand elles ne sont pas franchement négatives (3).
Afin de recueillir l’avis et les expériences pratiques des médecins généralistes – en commençant par les remplaçant(e)s, collaborateurs/collaboratrices et jeunes installé(e)s – le SNJMG, a mis en ligne depuis mercredi soir son enquête annuelle 2018 sur la ROSP. Ce sera aussi une façon de vérifier si comme le disait le directeur de l’UNCAM en 2016 : « La ROSP s’est définitivement installée dans le paysage conventionnel. Elle est devenue un levier d’amélioration des pratiques, reconnu par les médecins eux-mêmes ! Le principe de son existence ne fait donc plus débat ».
Contact presse : Sayaka Oguchi – president@snjmg.org
(1) Du fait de la suppression dans la nouvelle ROSP des critères globalement atteints dans la précédente ROSP et de la mise en place de nouveaux critères, il était logique d’anticiper un résultat global de moindre qualité entre la dernière année de la précédente convention et la premiere année de l’actuelle convention.
(2) Ce qui signifie que, sans la correction, la baisse globale aurait été de 60 % !
(3) Le SNJMG a démocratiquement pris acte de l’acceptation de la ROSP par la majorité de ses membres (à l’image de la profession dans son ensemble : seuls 3% des MG ont exprimé leur refus de la ROSP)
(4) Dernier exemple en date : Charting a Path for Improving Performance Measurement (NEJM, 18 avril 2018)