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Démographie médicale : « le problème est mieux connu mais les solutions ne sont toujours pas adaptées ! », estime le SNJMG (Communiqué)

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La DREES, le service des statistiques du ministère de la Santé, a publié, jeudi 3 mai 2018, une nouvelle étude sur la démographie médicale en France : elle révèle que le pays compte environ 226.000 médecins en activité en 2018 (remplaçants et médecins en cumul emploi retraite inclus), soit 10.000 de plus qu’en 2012 (+4,5%), mais le nombre total de médecins généralistes «stagne»  (+0,7%) et diminue même chez les libéraux (-2%). En fait, la hausse du nombre de médecins est « essentiellement portée » par les médecins spécialistes (+7,8%) et les salariés (+11,1%). 

Ces résultats n’étonnent pas le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG). Dans les années 1990, le SNJMG avait été parmi les premières organisations médicales à s’opposer aux experts et administratifs sur la « plétorrhe médicale »(1). Et en raison de sa spécificité de syndicat de Jeunes MG (internes, remplaçants et jeunes installés ou salariés), il avait alerté très tôt des évolutions de profils et d’aspirations chez les médecins (évolutions un peu plus marquées pour les généralistes que pour les autres spécialités) : féminisation, refus – tant chez les hommes que chez les femmes – du caractère sacerdotal de l’exercice, préférence pour le travail en équipe, intérêt grandissant pour le statut salarié…

Malheureusement, s’il a fallu attendre l’aube du nouveau siècle pour que les administratifs et experts admettent définitivement les insuffisances en matière d’offre de soins, le SNJMG s’inquiète que ni les administratifs ni les différents gouvernements n’ont jusqu’à présent pris la juste mesure des évolutions démographiques et sociologiques chez les médecins. En effet, si l’étude de la DREES annonce une amélioration de la situation démographique (offre de soins plus fournie, féminisée et rajeunie) à partir de 2025, ceci n’est que le résultat de l’augmentation régulière du numerus clausus depuis une vingtaine d’année et de la fin à venir du départ à la retraite des gros contingents de médecins formés dans les années 1970/1980 (30% des médecins actuellement en exercice ont au moins 60 ans).

Si rien n’est fait pour résoudre les déperditions en cours et à la suite des études médicales (2) ni pour résoudre les crises traversées par l’exercice libéral et par certaines spécialités, dont la médecine générale (qui cumule les 2), le SNJMG craint que les projections quantitatives de la drees soient au final pire qu’il n’y paraît. Ainsi, le SNJMG rappelle (3) que les épreuves d’entrée en internat (ECN) confirment, années après années, les difficultés de la médecine générale (avec 406 étudiants de moins débutant l’internat de MG en 2017 par rapport à 2016) et le manque d’attractivité pour les internes de régions déjà en souffrance démographique (Limousin, Auvergne, Centre-Val de Loire, Lorraine… mais aussi l’unité urbaine de Paris).

Le SNJMG demande donc d’aller au delà des mesures de second ordre (quand il ne s’agit de simples mesures « gadget ») dont les responsables politiques se contentent et de poser les questions fondamentales : quels médecins veut le pays, pourquoi faire et dans quelles conditions d’exercice ? C’est sur cette thématique que le SNJMG intervient dans les discussions sur la transformation du système de santé en France.

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