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71e Assemblée mondiale de la Santé : les principaux débats du 25 mai (Bilan)

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Bilan des débats du 25 mai, à l’occasion de la 71e Assemblée mondiale de la Santé :

Santé numérique

Reconnaissant le potentiel que recèlent les technologies numériques pour ce qui est de contribuer à améliorer la santé publique, les délégués ont adopté une résolution sur la santé numérique. Dans la résolution, les États Membres sont instamment invités à donner un degré de priorité élevé à la mise au point et à l’usage élargi des technologies numériques dans le secteur de la santé afin de promouvoir la couverture sanitaire universelle et de progresser sur la voie des objectifs de développement durable (ODD).

En outre, l’OMS est priée d’élaborer une stratégie mondiale pour la santé numérique et de porter la mise en œuvre de la santé numérique à plus grande échelle moyennant la fourniture d’une assistance technique et d’orientations normatives, le suivi des tendances et la promotion des meilleures pratiques en vue d’améliorer l’accès aux services de santé.

Dans la résolution, l’Assemblée mondiale de la Santé a également prié les États Membres de déterminer les domaines prioritaires pour lesquels ils pourraient bénéficier de l’assistance de l’OMS tels que la mise en œuvre, l’évaluation et l’application à plus grande échelle des services et applications numériques pour la santé, la sécurité des données, les questions d’éthique et juridiques. Parmi les exemples de technologies numériques pour la santé existantes figurent notamment le « crowdsourcing » (externalisation ouverte) ou la notification par la communauté, ainsi que l’envoi de SMS pour promouvoir des changements de comportement en vue de la prévention et de la prise en charge de maladies comme le diabète.

Morsures de serpents

Les délégués ont adopté une résolution visant à réduire le nombre de décès ou d’incapacités physiques ou mentales dus aux morsures de serpents. Selon les estimations, de 1,8 million à 2,7 millions de personnes sont mordues chaque année par des serpents venimeux, et entre 81 000 et 138 000 personnes en décèdent chaque année. Pour chaque personne qui décède suite à une morsure de serpent, on estime que quatre ou cinq personnes supplémentaires gardent des incapacités telles que la cécité, une mobilité restreinte ou l’amputation, et le stress post-traumatique.

Dans la grande majorité des cas, les victimes de morsures de serpents appartiennent à des communautés pauvres vivant de l’agriculture et de l’élevage, et l’OMS a décidé de faire figurer ce problème parmi les maladies tropicales négligées prioritaires. Les carences en matière de prévention, de formation des agents de santé, de diagnostic et de traitement des cas, et l’insuffisance des outils disponibles empêchent de faire face à la charge de mortalité et de morbidité.

Reconnaissant qu’il faut d’urgence améliorer l’accès à des antivenins sûrs, efficaces et abordables, les délégués ont prié l’OMS d’accélérer et de coordonner les efforts mondiaux de lutte contre les envenimations par morsures de serpents, affections potentiellement mortelles résultant de la morsure de serpents venimeux.

Activité physique

Les États Membres ont approuvé le plan d’action mondial pour promouvoir l’activité physique qui est une nouvelle initiative visant à encourager une plus grande participation à l’activité physique chez les personnes de tous âges, quelles que soient leurs capacités, en vue de promouvoir la santé et de vaincre les maladies non transmissibles, notamment les cardiopathies, le diabète, le cancer du sein et du colon, et de contribuer à améliorer la santé mentale et la qualité de la vie.

À l’échelle mondiale, 23 % des adultes et 81 % des adolescents (de 11 à 17 ans) ne respectent pas les recommandations mondiales en matière d’activité physique. La prévalence de la sédentarité est de l’ordre de 80 % dans certaines populations adultes en raison de l’influence exercée par l’évolution des modes de transport, l’utilisation des technologies, l’urbanisation et les valeurs culturelles.

Le plan d’action mondial pour promouvoir l’activité physique dote les pays de mesures concrètes à prendre en priorité afin de s’atteler aux multiples déterminants culturels, environnementaux et individuels de l’inactivité physique. Ces actions sont liées aux quatre objectifs visant à créer des sociétés actives, des environnements actifs, à susciter l’activité et à créer des systèmes actifs. Le plan a pour but de réduire de 15 % la prévalence mondiale de la sédentarité chez les adultes et les adolescents à l’horizon 2030.

Technologies d’assistance

Les délégués ont adopté une résolution dans laquelle les États Membres sont instamment invités à élaborer et à mettre en œuvre des politiques et des programmes, et à les renforcer, pour améliorer l’accès aux technologies d’assistance, et le Directeur général est prié d’établir, d’ici à 2021, un rapport mondial sur l’accès effectif aux technologies d’assistance.

Les technologies d’assistance, telles que les fauteuils roulants, les aides auditives, les déambulateurs, les lunettes et les prothèses du membre inférieur permettent aux personnes rencontrant des difficultés dans leur fonctionnement quotidien de vivre dignement, d’être productives et de prendre part au marché du travail et à la vie sociale. En l’absence de technologies d’assistance, les personnes handicapées, les personnes âgées et d’autres personnes dans le besoin sont souvent exclues, isolées et condamnées à la pauvreté, et la charge de morbidité et de handicap s’accroît.

On estime que plus d’un milliard de personnes tireraient avantage de l’utilisation de produits d’assistance, et ce chiffre devrait dépasser les deux milliards d’ici à 2050. Toutefois, 90 % des personnes qui en ont besoin n’y ont pas accès en raison des coûts élevés ainsi que des lacunes en matière de disponibilité. Le Directeur général est prié de faire rapport sur les progrès accomplis dans l’application de la présente résolution à la Soixante-Quinzième Assemblée mondiale de la Santé et de présenter ensuite tous les quatre ans, jusqu’en 2030, un rapport à l’Assemblée de la Santé.

Règlement sanitaire international

Les délégués ont accueilli avec satisfaction le plan stratégique mondial quinquennal pour améliorer la préparation et l’action de santé publique à travers l’application du Règlement sanitaire international.

Le Règlement sanitaire international (RSI) est un instrument juridique international qui a force obligatoire pour 196 pays dans le monde, et notamment pour l’ensemble des États Membres de l’OMS. Il a pour but d’aider la communauté internationale à éviter les risques aigus pour la santé publique susceptibles de se propager au-delà des frontières et de constituer une menace dans le monde entier, et à y répondre.

Le RSI, qui est entré en vigueur le 15 juin 2007, prévoit que les pays doivent notifier à l’OMS certaines flambées de maladies et certains événements de santé publique. Le RSI définit les droits et les obligations des pays concernant la notification d’événements intéressant la santé publique et met en place différentes procédures à suivre par l’Organisation dans la défense de la sécurité sanitaire mondiale.

En 2017, 418 événements de santé publique au total ont été comptabilisés dans le système de gestion des événements de l’OMS : les organismes publics, notamment les points focaux nationaux RSI, ont été la source d’information initiale pour 136 d’entre eux. La nouvelle stratégie vise à aider les pays à renforcer les capacités principales dont ils ont besoin pour appliquer le RSI, y compris la notification accrue par le biais du RSI.

Cadre de préparation en cas de grippe pandémique

Les délégués ont examiné le rapport du Directeur général concernant les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la décision WHA70(10) sur l’examen du Cadre de préparation en cas de grippe pandémique. L’Assemblée de la Santé a approuvé les recommandations figurant dans le rapport du Directeur général, en demandant toutefois à ce que le texte final de l’analyse, requise dans la décision WHA70(10) 8.b), soit soumis à l’Assemblée mondiale de la Santé en 2019 plutôt qu’en 2020.

Le Cadre de préparation en cas de grippe pandémique (Cadre PIP) réunit les États Membres, l’industrie, d’autres parties prenantes et l’OMS pour mettre en œuvre une approche mondiale novatrice de la préparation et de la riposte en cas de grippe pandémique. Il a été adopté par les États Membres lors de l’Assemblée mondiale de la Santé en 2011.

Un principe essentiel du Cadre PIP est que la justice et l’équité doivent continuer à définir l’action mondiale en vue de la préparation de la riposte à une pandémie. Ainsi, les deux objectifs du Cadre PIP sont les suivants : renforcer l’échange des virus grippaux susceptibles de donner lieu à une pandémie et accroître l’accès des pays en développement aux vaccins antipandémiques, aux médicaments antiviraux et à d’autres produits essentiels.

Rhumatisme articulaire aigu et cardiopathies rhumatismales

Les délégués ont adopté une résolution dans laquelle l’OMS est priée d’engager une riposte mondiale coordonnée pour faire face au rhumatisme articulaire aigu et aux cardiopathies rhumatismales qui touchent environ 30 millions de personnes chaque année. En 2015, on estimait que la maladie était responsable de 350 000 décès. La maladie survient le plus souvent pendant l’enfance et touche de façon disproportionnée les filles et les femmes.

Les cardiopathies rhumatismales sont une affection évitable due au rhumatisme articulaire aigu. En dépit des mesures efficaces qui existent pour prévenir et traiter la maladie, les cas n’ont pas baissé de manière significative ces dernières années. Les facteurs socioéconomiques et environnementaux, tels que les mauvaises conditions de logement, la surpopulation et la pauvreté, augmentent le risque de contracter ces affections ainsi que leur gravité.

Parmi les principales stratégies susceptibles de réduire considérablement le nombre de personnes touchées, certaines consistent notamment à améliorer le niveau de vie; à élargir l’accès à des soins adaptés; et à assurer une offre régulière d’antibiotiques de qualité garantie. Les délégués ont prié l’OMS de redynamiser les efforts de lutte contre le rhumatisme articulaire aigu et de diriger et de coordonner les efforts mondiaux en matière de prévention et de lutte contre la maladie.

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