Le SNN, représentant syndical de l’ensemble des modes d’exercice de la neurologie, souhaite faire part à Madame la Ministre de son inquiétude face à la décision de dérembourser les médicaments anti-cholinestérasiques qui sont prescrits dans la Maladie d’Alzheimer, mais également dans d’autres syndromes démentiels. Cette décision sera, de l’avis de l’ensemble des neurologues, préjudiciable à la prise en charge de cette affection, tant pour les patients que pour leurs familles.
Ces médicaments n’ont jamais prétendu guérir la maladie d’Alzheimer, mais ils ont un effet indiscutable sur certains de ses symptômes. Cet effet symptomatique est encore plus net dans d’autres maladies apparentées comme la maladie à corps de Lewy diffus, qui est la deuxième cause de démence neurodégénérative et dans les formes démentielles de la maladie de Parkinson. Ces effets sont constatés quotidiennement par les professionnels de santé et ont été publiés dans des revues internationales.
Leur déremboursement constitue une perte de chance pour les patients suivis en France, d’autant plus que ces produits restent reconnus dans les autres pays européens.
La maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées, sont des maladies bien réelles, dont la prise en charge a été transformée depuis la découverte de ces molécules, même si leur pronostic reste redoutable à moyen terme.
Il est dangereux de laisser véhiculer un message selon lequel ces maladies pourraient ne pas exister.
Il est aussi dangereux et réducteur de laisser insinuer que l’opposition de médecins au déremboursement de ces traitements serait mue par leurs supposés conflits d’intérêts, alors qu’ils se sont scientifiquement formés au diagnostic et au suivi de ces affections, astreints en consultation courante à en préciser au mieux les caractéristiques, le faire en temps utile, en permettant ainsi une annonce argumentée, une prise en charge adaptée, et de cibler la prescription de ces médicaments selon les connaissances actuelles. C’est ainsi qu’a pu être améliorée la qualité de vie des patients et des aidants.
Le SNN s’inquiète des conséquences de cette décision qui risque également de favoriser la prescription de molécules bien plus dangereuses pour les patients (neuroleptiques ou autres sédatifs), voire de pratiques non-validées.
La communauté des neurologues est prête à participer à une réévaluation de l’impact de cette décision, et en attentant le Syndicat National des Neurologues demande un moratoire au déremboursement.
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