Déficit en praticiens, démissions en groupe, postes vacants, chantage des intérimaires, congés annuels… Partout institutions, syndicats, fédérations, élus et médias se font le relais des tensions en cours et à venir sur les urgences de métropole et d’outre-mer !
Cet été, les internes assureront leur poste et leur mission de service public, mais le développement des postes de soins ambulatoires, issus de la réforme du troisième cycle des études médicales, amplifiera la charge portée par ceux qui restent affectés à l’hôpital public.
Les internes sont un maillon de la chaîne de soin souvent malléable. Ils sont sollicités là où les défaillances en temps médical mettent en jeu la capacité de réponse de l’hôpital public. Insidieusement, sans qu’aucune pensée globale sur le temps et la nature du travail ne soit permise par l’état de crise, les lignes de gardes s’accumulent. Elles augmentent le travail de nuit, gomment les week-ends, remettent en question le repos de sécurité, restreignent le devoir de formation théorique, et alourdissent la charge dans les services d’hospitalisation qui se trouvent en sous-effectif.
Cela est le lot de beaucoup de professionnels. Mais les internes ont ceci de particulier que leur temps de travail est compté rigidement à 48 heures par semaine soit 9 demi-journées. La sacralité de ces 48h immuables les rend abstraites et les transforme par glissement en 70, 80, 90 heures par semaine sans qu’aucune compensation ne puisse poindre en perspective.
Les praticiens hospitaliers peuvent discuter du temps de travail avec leur direction via les plages additionnelles prévues par la réglementation européenne. Les internes doivent pouvoir faire de même. Ce temps doit-être pensé, comptabilisé et doit représenter une charge lorsqu’il dépasse les 48 heures contractuelles hebdomadaires.
L’ISNI appelle l’ensemble des acteurs à ouvrir les plages additionnelles aux internes et à offrir des perspectives à ceux qui feront tourner le service public cet été.
Si tel n’était pas le cas, l’intersyndicale se verra dans l’obligation de mettre en demeure les établissements, afin de respecter strictement et sans adaptation, le temps et la nature du travail de ceux qui sont des étudiants de troisième cycle des études médicales et des professionnels de terrain en formation.
Contact presse : Jean-baptiste BONNET – Président de l’ISNI – president@isni.fr