Stratégie de transformation du système de santé (STSS) : réforme de traitements symptomatiques ? Le particularisme sanitaire français fait d’un système bipolaire : hopital public /médecine de ville est-il remis en cause ?
« L’offre assistant » est une médecine subventionnée contre performance.
Les assistants sur le modèle des assistants dentaires doivent décharger les médecins d’un certain nombre de tâches qui les détournent de leur coeur de métier : le soin.
L’obtention de ces assistants se ferait contre un engagement à augmenter le nombre de patients reçus.
Cette mesure, belle sur le papier, est l’archétype d’une mesure symptomatique. Elle ne résout en rien l’épuisement des généralistes (40 à 50 % de burn out) qui font face à des cadences de soin déjà très importantes, et à qui l’on va demander d’accélérer encore contre une baisse du temps administratif.
Raisonnement opposé à celui qui prévaut pour l’hôpital dans la STSS où la diminution de la T2A est justifiée du fait de son caractère inflationniste en nombre d’actes.
On refait le coup de la ROSP à la profession alors même que cette rémunération baisse d’année en année.
L’UFML-S rappelle que des tarifs justes permettraient aux médecins d’embaucher sur tout le territoire.
Le gouvernement fait-il une croix sur la médecine libérale ?
Les centres de santé sont déficitaires : combien de temps cette solution restera-t-elle soutenable économiquement ?
Dans quels déserts les 400 médecins salariés seront-ils envoyés ? Seront ils au 35h ?
Pour l’UFML-S, cette solution souligne un manque de volonté de rendre son attractivité à la médecine libérale et un risque d’étendre les pouvoirs des GHT sur la ville.
Rappelons que l’exercice isolé n’existe pas. Il s’agit là d’une tromperie manifeste.Tous les médecins généralistes, travaillent en lien avec les infirmières libérales, les pharmacies, les médecins spécialistes, les établissements hospitaliers, les EHPAD.
Issues de la loi de modernisation de la santé, les Communauté Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) n’ont pas réussi à s’imposer. La STSS les développe à marche forcée : « l’exercice isolé ne sera plus possible en 2022 »
Les CPTS sont présentées comme l’alfa et l’omega de l’organisation de la médecine de ville.
La STSS annonce le développement du paiement à l’épisode de soin, d’abord sur deux pathologies – diabète et insuffisance rénale chronique – puis celui ci devrait s’étendre rapidement.
Ce système consacre la toute puissance du GHT qui sera maitre de l’enveloppe dévolue au soin de la pathologie et à l’intervention des soignants de l’hôpital à la ville. C’est un changement de paradigme par la création d’un lien de subordination de la médecine de ville à l’hôpital !
L’UFML-S met en garde contre les dérives possibles d’un tel système ou le système le plus dépensier absorbera la ressource.
Les CPTS devront organiser le soin sur le territoire et la réponse aux urgences diurnes (puis nocturnes ?) sous la surveillance des ARS. C’est en fait le lien ARS médecine de ville que l’on renforce également.
La médecine de ville annoncée comme plus libre est en fait dans la STSS enfermée entre ARS et GHT.
La qualité est présentée comme un élément tarifant pour les hôpitaux. Dans un système où les certifications successives n’ont jamais amenées de modifications tarifaires on attend de voir…
Enfin la modification des études avec la suppression du numerus clausus pourrait être la bonne surprise à la condition expresse que la nécessaire sélection au regard d’études nécessitant une approche au lit du malade et un compagnonnage, soit organisée et réfléchie avec l’ensemble des acteurs.