Alors que le mécontentement à l’hôpital est à son plus haut niveau, avec comme dernière illustration l’intervention des CRS contre le personnel hospitalier du CHRU de Lille, la ministre de la santé a annoncé une hausse de 0 ,5% des tarifs hospitaliers pour 2019.
Cette hausse, présentée comme historique, démontre bien le manque de moyens des hôpitaux et l’urgence d’y apporter des remèdes. Mais le problème est qu’il s’agit d’une supercherie ! En effet, il n’est absolument pas question pour le gouvernement de stopper la politique d’austérité qu’il impose à notre système de santé.
Notre groupe est le seul à s’être opposé au Sénat aux restrictions des dépenses de la santé alors que c’est du côté des recettes qu’il faut agir en mettant à contribution les revenus financiers des entreprises par exemple et en luttant contre la fraude patronale.
Nous avons voté contre le projet de loi de financement de la Sécurité sociale voté pour 2019 qui prévoit pour l’assurance maladie une restriction budgétaire de 4,2 milliards d’euro, dont 1,2 milliard pour l’hôpital par rapport à la progression naturelle des dépenses.
Nous avons voté contre le budget de la mission « santé » de l’Etat voté pour 2019 qui prévoit une diminution de 1,1 % des crédits de son programme « Prévention, sécurité sanitaire et offre de soins », par rapport à 2018.
Enfin, nous avons voté contre le projet de loi de programmation des finances publiques (PLPFP) 2018-2022 qui prévoit une progression des dépenses de l’Assurance maladie limitée à 2,3% par an alors que l’augmentation naturelle est évaluée à 4,5%.
Le dégel de près de 400 millions des crédits mis en réserve et réclamé par les quatre fédérations hospitalières, correspond seulement au quart du déficit des hôpitaux publics évalué à 1 milliard d’euros pour 2018.
La ministre est très consciente de l’asphyxie organisée des hôpitaux publics, d’où cette hausse qui ne coûtera pas un centime à l’Etat !
En effet, l’augmentation des tarifs hospitaliers est un moyen détourné de faire peser sur les assuré-e-s sociaux l’austérité imposée à l’hôpital par le gouvernement, et au passage, ce sont les plus précaires qui ne possèdent pas de complémentaires santé et les assuré-e-s en rupture de droit qui seront pénalisé-e-s.
Lors de l’examen du projet de loi de transformation de notre système de santé, les sénatrices et sénateurs du groupe communiste républicain citoyen et écologiste rappelleront l’imposture du gouvernement et porteront un projet alternatif pour notre système de santé.