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Les ophtalmologistes développent l’exercice en multi-sites pour renforcer l’accès aux soins dans toute la France (Communiqué)

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A l’occasion du Congrès de la SFO qui ouvrira ses portes le 11 mai au Palais des Congrès (Paris), le SNOF présente une étude inédite sur l’exercice en multi-sites en ophtalmologie. Avec plus de 10 000 sites couverts par les 5 900 ophtalmologistes, les résultats montrent que les ophtalmologistes sont précurseurs en la matière. Le SNOF souhaite développer ce mode d’organisation qui s’avère être une solution efficace pour renforcer l’accès aux soins sur tout le territoire, en synergie avec les délégations de tâches.

Le Dr Thierry Bour, président du SNOF déclare : « L’exercice en multi-sites est une solution pertinente pour réduire les déserts médicaux. Aujourd’hui, les 5900 ophtalmologistes couvrent déjà 10500 sites, et cela ne fait que commencer : plus d’un quart des ophtalmologistes se disent intéressés par l’exercice en cabinet secondaire, si les conditions sont favorables. Pour enclencher cette dynamique, nous demandons aux pouvoirs publics de faciliter les conditions d’ouverture de ces sites secondaires, notamment dans les zones sous-dotées. »

L’exercice en multi-sites des ophtalmologistes en nette progression

Selon une étude du SNOF*, si les exercices en clinique (56%) et à l’hôpital (17%) demeurent les sites d’intervention secondaires les plus fréquents de la profession, 8% des ophtalmologistes interviennent dans des cabinets secondaires, contre seulement 1% en maison de santé. Au 1er janvier 2018, la Drees recensait 10 500 sites pour les 5 900 ophtalmologistes, soit une augmentation de +22% depuis 2013.

L’exercice en multi-sites est une tendance forte pour l’avenir chez les ophtalmologistes : l’étude du SNOF dévoile que 25% de la profession seraient intéressés pour ouvrir un cabinet secondaire et 19% se disent prêts à reprendre un cabinet existant sans successeur, afin d’y ouvrir un cabinet secondaire. Cela permettrait d’élargir l’offre de consultation et l’accès aux soins oculaires de première ligne dans les zones sous-dotées où la population est souvent plus âgée et moins mobile. L’avenir de la profession est d’exercer de manière de moins en moins isolée et plus mobile au service des patients. Selon une étude de la Drees de 2017, les jeunes ophtalmologistes s’installent à 80% dans des cabinets de groupe, ces derniers étant les plus aptes à proposer un exercice en multi-sites.

Les sites secondaires : une réponse efficace pour réduire les déserts médicaux

Alors que l’ophtalmologie est déjà l’une des spécialités les plus accessibles géographiquement, puisque 85% des Français résident dans une commune à moins de vingt minutes d’un ophtalmologiste selon une étude de la Drees publiée en 2017, le développement de l’exercice sur plusieurs sites permettra de renforcer l’accès aux soins sur l’ensemble du territoire. L’objectif à terme du SNOF est d’assurer une offre en ophtalmologistes satisfaisante sur les 242 aires urbaines françaises de plus de 15 000 habitants regroupant 83% de la population (Insee 2010), en y adaptant aussi les moyens en matériel et en personnels paramédicaux (orthoptistes). En dehors de ces zones urbaines, l’exercice sur des sites secondaires permettrait de subvenir aux besoins complémentaires des patients. Rappelons que 12% des ophtalmologistes et 15% des cabinets sont déjà aujourd’hui en dehors des zones urbaines principales.

Cette solution verra son efficacité renforcée par de nouveaux protocoles organisationnels à distance. Plusieurs de ces protocoles sont actuellement en voie de finalisation pour permettre la prise en charge d’une partie des patients en télémédecine, avec examen sur place par des orthoptistes (renouvellement de lunettes, glaucome, dépistage de la rétinopathie diabétique). Les autres patients, ne rentrant pas dans ces protocoles, seront vus par des ophtalmologistes qui viendront certaines jours sur ces sites.

Le SNOF demande aux pouvoirs publics de faciliter les conditions d’ouverture de sites secondaires

Le développement de l’exercice en multi-sites est toutefois freiné par des conditions trop contraignantes : absence d’aide financière, autorisation obligatoire du Conseil de l’Ordre des Médecins, impossibilité de se faire remplacer sur le site principal lorsqu’on intervient sur un autre lieu… Le SNOF demande donc le soutien des pouvoirs publics pour favoriser l’ouverture de sites secondaires. Par exemple : se limiter à une déclaration administrative simple au Conseil de l’Ordre des médecins, ouvrir les aides conventionnelles en zones sous-dotées à ces sites (l’établissement de zonage spécifique à l’ophtalmologie fait cruellement défaut), permettre l’utilisation du Contrat de Coopération Collectif pour les Soins Visuels (uniquement réservé pour l’instant aux maisons de santé et aux centres de santé), pouvoir se faire remplacer sur le site principal lorsqu’on intervient sur un site secondaire. Il est aussi urgent de redéfinir le décret sur la télé-expertise pour la reconnaître dans le droit commun entre médecins et paramédicaux.

Le Dr Thierry Bour explique : « Les ophtalmologistes se montrent à la hauteur des enjeux et sont très impliqués pour mettre en œuvre de nouvelles solutions afin de favoriser l’accès aux soins oculaires. Mais cela ne se fera pas uniquement grâce à leur bonne volonté. C’est pour cela que nous demandons aux pouvoirs publics d’assouplir les conditions d’ouverture des sites secondaires. Alors que la démographie des ophtalmologistes reprend des couleurs, que les délégations de tâches font leurs preuves avec des résultats tangibles en matière de délais d’attente, des efforts doivent être faits pour accélérer l’exercice multi-sites. C’est de cette manière que nous atteindrons le zéro délai pour tous en 2022. ».

*Enquête SNOF menée auprès de 2543 ophtalmologistes du 1er janvier au 7 mai 2019, adhérents du SNOF. Taux de réponse de 62%. Disponible sur simple demande en cliquant ici.

Contact presse : Anne-Sophie MORIZOT – asmorizot@hopscotch.fr – 01 58 65 00 88

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