Paris, le 20 Septembre 2012 – La Cour des comptes vient de rendre son rapport alertant une fois de plus les pouvoirs publics sur la situation financière de la protection sociale de notre pays. Marisol Touraine lance un Pacte de confiance avec l’Hôpital : dans les deux cas, les enjeux et la situation précaire de la psychiatrie, qu’elle soit publique ou privée, ne semble pas entrer en ligne de compte. Le docteur Olivier Drevon, psychiatre et président de l’Union Nationale des Cliniques Psychiatriques de France, le déplore car la psychiatrie dans son ensemble peut concourir par ses efforts et sa modernisation à rendre le système de santé plus efficace et durable.
La Psychiatrie, grande oubliée des débats ?
Revenant sur le rapport de la Cour et sur le Pacte de confiance proposé par la ministre de la Santé, Olivier Devron déplore une fois de plus l’absence d’intérêt marqué pour la psychiatrie dans un contexte de réforme. Recrudescence des pathologies mentales, meilleure coordination entre la médecine de ville et les soins hospitaliers, nouvelles pistes pour une psychiatrie de proximité… Autant de sujets fondamentaux et qui restent insuffisamment abordés par les décideurs publics, sauf à produire sans cesse des rapports ou des plans qui restent lettre morte.
Missions de service public : des espoirs mort-nés ?
Si le gouvernement n’entend pas revenir sur l’ensemble des dispositions de la loi HPST, la ministre de la Santé a clairement indiqué sa volonté de réintroduire la notion de service public hospitalier, alors même que le Plan Psychiatrie et Santé Mentale 2011-2015 en ouvrait – timidement – la voie aux cliniques psychiatriques. Olivier Devron s’interroge sur les implications d’une telle mesure et réaffirme le souhait de nombreuses cliniques de prendre part aux missions de service public et, à tout le moins, d’avoir le droit à l’innovation et par conséquent d’accéder à toutes les alternatives à l’hospitalisation privée. « Parce que notre préoccupation première est la qualité de la prise en charge des malades, nous revendiquons clairement ce rôle au bénéfice de nos patients ».
Financement : quel avenir pour la psychiatrie ?
Pour Olivier Drevon, les cliniques psychiatriques de France tiennent à souligner les marges de manœuvre importantes qui existent aujourd’hui pour réaliser des économies de gestion au bénéfice de l’Assurance-maladie. Un rapprochement des conditions et des modes de fonctionnement des établissements concourant à la prise en charge en santé mentale et ce, quel que soit leur statut, conduirait à des économies substantielles. C’est toute la question de la transparence du financement et de la gestion responsable des ressources que pose ainsi le président de l’UNCPSY : « nos collègues du secteur public sont également très désireux de faire évoluer le financement des hôpitaux psychiatriques ». En fait, tous les acteurs de terrain sont mobilisés pour que la psychiatrie, enfin, puisse évoluer. Il semble que des initiatives soient en marche comme, par exemple, celles de l’ATIH qui développe des outils tels que des indicateurs ou des référentiels permettant de mieux cerner les activités ou de lancer ou relancer des études de coût qui permettront peut-être d’envisager de vraies avancée pour la mise en place, enfin, d’une tarification à l’activité adaptée à la psychiatrie.
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