Bilan de la surveillance des Arboviroses en 2019 : transition vers une surveillance des cas confirmés de chikungunya, dengue et d’infection à virus Zika en France métropolitaine, Sandra Giron et coll., Santé publique France
Le moustique Aedes albopictus continue de s’implanter dans de nouveaux départements chaque année en France métropolitaine (51 départements colonisés en 2019 ; 42 en 2018), exposant au risque de transmission autochtone d’arboviroses. En métropole, les cas probables et confirmés de chikungunya, de dengue et d’infection à virus Zika sont à déclaration obligatoire (DO) toute l’année. Dans les départements métropolitains où le moustique Aedes albopictus est implanté, la surveillance est « renforcée » du 1er mai au 30 novembre, par un dispositif de rattrapage laboratoire des résultats positifs de ces arboviroses. Contrairement aux années précédentes et suite à l’évaluation en 2018 en région Paca d’un nouveau système de surveillance, basé sur le signalement des cas confirmés ou probables seulement, la déclaration de cas suspects n’a pas été encouragée par Santé publique France en 2019.
Au total, en 2019, 113 cas confirmés ou probables de chikungunya, 923 cas de dengue, 17 cas d’infection à virus Zika et un cas de flavivirus ont été identifiés. Le pourcentage de signalement par DO des cas confirmés ou probables pendant la période de surveillance renforcée est en hausse : 23% en 2017, 29% en 2018 et 44% en 2019.
Les professionnels de santé semblent mieux informés des risques d’importation d’arboviroses en France métropolitaine.
Des efforts sont faits pour que les actions de démoustication soient ciblées autour des cas confirmés afin de réduire des traitements non justifiés. Néanmoins, la sensibilisation des voyageurs et des professionnels face au risque d’épidémie d’arbovirose en France est essentielle afin que l’identification des cas soit la plus précoce possible.
Première transmission vectorielle du virus Zika en Europe : enquête de séroprévalence pour étudier l’étendue de l’émergence dans le Var en novembre 2019, Sandra Giron et coll., Santé publique France
L’implantation de l’Aedes albopictus expose au risque d’arboviroses et notamment d’infections au virus Zika (ZIKV), du genre des flavivirus. La première transmission vectorielle, par Aedes albopictus, en Europe de ZIKV a été identifiée à Hyères dans le Var, en France. Il s’agissait de 3 cas, avec une date de début des signes début août 2019, habitant un même quartier. Une enquête de séroprévalence a été menée afin de déterminer l’étendue de la transmission autochtone et la part des infections asymptomatiques et paucisymptomatiques.
En novembre 2019, des échantillons de sang capillaire, des informations sur les antécédents médicaux et les expositions à risque (voyages, piqures de moustiques) ont été collectés auprès des résidents consentants et des travailleurs exposés au vecteur, dans un rayon de 200 mètres autour des cas.
Des marqueurs d’infection par un flavivirus (Zika, dengue et West-Nile) ont été recherchés par sérologie IgM et IgG ELISA puis, pour les sérums positifs, confirmés en séroneutralisation (permettant de caractériser la réponse anticorps et d’identifier un antécédent d’infection par le ZIKV).
L’enquête a pu être menée auprès de 61% des foyers de la zone étudiée (88/145) et 86% des personnes enquêtées éligibles ont été prélevées (162/189). Ce pourcentage était de 82% pour les travailleurs (69/84). Huit personnes présentaient des IgG anti-flavivirus. Les 5 séroneutralisations faites n’ont montré aucun antécédent d’infection au virus Zika. Les 3 autres personnes avaient déjà habité dans des zones à risque de transmission d’arbovirus.
Ce foyer de 3 cas d’infection à ZIKV identifié à Hyères est resté limité et l’enquête de séroprévalence n’a pas mis en évidence de cas supplémentaire.
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