La prépondérance du variant sans incidence sur l’organisation des services du CHRU
Les prélèvements effectués au laboratoire de Brest font apparaître un taux de positivité qui se situe toujours entre 2 et 3%; le virus identifié s’avère désormais exclusivement du variant, majoritairement anglais. La bascule a pu être observée fin février.
Si les indicateurs se dégradent légèrement dans le Finistère, la situation n’est pas aussi préoccupante qu’en région parisienne. Le taux de contagiosité monte sensiblement à 1,18. L’incidence en Bretagne s’élevait à 164,83 la semaine du 15 Mars et tout laisse à croire qu’elle va continuer d’augmenter les prochains jours. L’incidence finistérienne s’élevait à 78 cas pour 100 000 habitants et 62 à Brest. La prépondérance du variant et la légère dégradation des indicateurs n’ont pas d’incidence sur la charge de l’établissement, qui accueille à ce jour, 26 mars, 36 patients atteints de la Covid au total : 4 personnes dans les services de réanimation, 15 en MCO hors réanimation, dont 9 en secteur dit Covid, et 17 en soins de suite à Guilers.
La vaccination se poursuit au centre Arena pour les plus de 75 ans avec une augmentation continue des dotations. La Cavale Blanche met à disposition des professionnels de santé des créneaux à l’aide du vaccin AstraZeneca pour les plus de 55 ans, et du Moderna pour les moins de 55 ans. Beaucoup d’interrogations subsistent sur la possibilité ou non d’injecter une deuxième dose AstraZeneca pour les moins de 55 ans : le CHRU, comme tous les établissements de santé, est en attente de consignes sur ce point.
A noter qu’un nouveau dispositif vient d’être mis en place à l’attention des patients identifiés comme fragiles : toutes les secrétaires médicales peuvent désormais prendre des rendez-vous de vaccination pour le patient à la suite d’une consultation.
Actualités Hors Covid
Le rond des urgences de la Cavale Blanche baptisé « Ceferina Cordoba »
Le rond-point de la Cavale Blanche porte désormais le nom d’une Brestoise décédée il y a un an des suites du Mediator* : Ceferina Cordoba. Un hommage lui a été rendu mardi 23 mars à l’occasion de l’inauguration de la plaque du rond-point d’accès aux urgences de l’hôpital.
Ceferina Cordoba s’était fait connaître pour son combat contre le laboratoire pharmaceutique Servier, auprès de sa pneumologue devenue amie, Irène Frachon. Celle-ci a souligné que c’était « un message très fort envoyé aux victimes, car pour une fois on n’honore pas un scientifique renommé ou un médecin qui a marqué son empreinte. Cerefina Cordoba était le symbole absolu de la catastrophe. C’est une victime des médicaments volée à ses enfants et ses petits-enfants, parce qu’elle a été empoisonnée. »
Le maire de Brest, François Cuillandre, a pour sa part évoqué « un scandale qui nous appelle à la plus grande vigilance vis-à-vis des intérêts économiques et commerciaux des laboratoires ». Les petits- enfants de Ceferina Cordoba étaient également présents pour cette inauguration, et ont salué l’altruisme de leur mamie, qui restera pour eux « un exemple ».
Ceferina Cordoba est décédée le 5 mars 2020 d’une valvulopathie causée par la prise du Mediator. Elle avait 65 ans.
L’unité AMP maintient un bon rythme malgré l’impact de la crise
Le contexte sanitaire a généré un fort impact sur l’activité de l’unité d’Assistance médicale à la procréation (AMP) du CHRU, puisque le service a notamment dû interrompre l’ensemble des interventions lors du premier confinement, de la mi-mars au 11 mai 2020.
Les fécondations in vitro ont ainsi enregistré une baisse d’activité de 18 % en 2020 par rapport à 2019, et l’ensemble des activités (consultations, dons de sperme et d’ovocytes, transfert d’embryons congelés…) ont accusé un recul de 10 % cette même année. La baisse d’activité est toutefois minorée par rapport à l’intégration de trois praticiens libéraux dans le centre cette année, observe le Dr Jean- Jacques Chabaud.
A noter par ailleurs que, d’après le classement 2020 de l’agence de Biomédecine, le CHRU se place dans le premier tiers en termes de réussites de FIV : « La communication autour de ce bon classement a eu un impact positif extraordinaire auprès du public, qui vient encore davantage en confiance » précise Dr Chabaud.
Une campagne d’information et de sensibilisation aux dons d’ovocyte a par ailleurs été organisée comme chaque année en novembre avec l’agence de biomédecine (radio, flyer…), ce qui permet de maintenir un bon nombre de consultations : « Le contexte Covid n’a pas engendré de frein majeur auprès des donneuses », se réjouit Sarah Bouée, gynécologue.
Mobilisation de l’équipe et des donneurs
Les difficultés liées à la période actuelle n’ont pas eu d’impact négatif sur le recrutement de donneurs qui s’avère stable en 2020; en revanche, cela a pu engendrer, malgré la grande mobilisation de l’équipe, un certain allongement des délais de consultation de psychologie, génétique et biologie que le CECOS de Brest (Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme) identifie comme un point de vigilance.
Trois gynécologues libérales ont par ailleurs rejoint le service pour y pratiquer les actes de FIV sur place (prélèvement et insémination). Enfin des créneaux Doctolib sont ouverts depuis janvier 2021, ce qui permet de faciliter certaines prises de rendez-vous comme les spermogrammes.
> Contact: Aurélia DERISCHEBOURG-ESPOSITO : aurelia.derischebourg@chu-brest.fr