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Bulletin épidémiologique hebdomadaire n°5 (Document)

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Le BEH 5, publié le 7 avril 2021, est composé de 2 articles :

  • Épidémiologie de la fibrillation atriale en France. Incidence des patients nouvellement traités par un anticoagulant oral, évolutions temporelles et disparités territoriales,  Amélie Gabet et coll. Santé publique France

La fibrillation atriale (FA) est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent ; elle est associée notamment à un risque élevé d’accident vasculaire cérébral (AVC) et de mortalité. La prévention de l’AVC chez les patients présentant une FA se fait au moyen d’un traitement anticoagulant oral (ACO). Les objectifs de notre étude étaient de décrire l’incidence des patients traités par ACO pour une FA en France, d’analyser les évolutions des taux entre 2010 et 2018, et les disparités départementales.

À partir du Système national des données de santé (SNDS), un algorithme a été construit afin de détecter, parmi les patients nouvellement traités par ACO, ceux qui l’étaient pour une FA. Des taux d’incidence des patients traités pour FA, bruts et standardisés sur l’âge, ont été estimés par année entre 2010 et 2018 et par département pour 2018.

En 2018, 225 747 nouvelles personnes avec une FA traitée par ACO ont été identifiées. Le taux standardisé était de 410/100 000 habitants. Celui-ci a augmenté de façon importante depuis 2010 (295 pour 100 000) avec un pic en 2012 (455 pour 100 000) à la suite de l’introduction des ACO directs. Depuis 2013, une évolution annuelle moyenne positive des taux a été observée, en particulier chez les femmes (+1,9%), les personnes âgées de 20-64 ans (+2,6% chez les femmes et +0,5% chez les hommes) et celles âgées de +85 ans (+1,2% chez les femmes et +0,8% chez les hommes). Les départements du Nord et du Pas-de-Calais présentaient les taux standardisés les plus élevés de patients nouvellement traités par ACO pour une FA, plus de 20% supérieurs à la moyenne nationale. À l’inverse, les départements français d’outre-mer avaient des taux plus bas que la moyenne.

Ces données mettent évidence le poids de la FA traitée par ACO en France et, ainsi, du nombre de patients à risque d’AVC. L’introduction des ACO directs a largement participé à l’augmentation des taux d’incidence de patients traités pour FA. Les départements du nord de la France présentaient une incidence plus élevée que le reste de la France pour cette pathologie.

  • Influence de l’environnement social sur la survie des patients atteints d’un cancer en France. Étude du réseau Francim, Laure Tron et coll., Anticipe U1086 Inserm-UCN,  Normandie Université Unicaen, Caen

Les inégalités sociales de santé représentent un enjeu majeur de santé publique. Dans le domaine du cancer, la littérature souligne des disparités sociales d’incidence et de mortalité. Cependant, aucune étude n’a encore analysé les inégalités sociales de survie sur un large échantillon de patients atteints d’un cancer en France.

Étudier l’influence de l’environnement social sur la survie des patients atteints d’un cancer, à partir des données du Réseau français des registres des cancers (Francim).

Environ 210 000 cas de cancers diagnostiqués entre 2006 et 2009, enregistrés dans 21 registres et suivis jusqu’au 30 juin 2013 ont été inclus. L’environnement socioéconomique était mesuré par l’indice  agrégé de défavorisation sociale européen (European Deprivation Index, EDI). L’analyse de la survie nette (i.e. survie qui s’affranchit des autres causes possibles de décès) s’est appuyée sur la méthode de Pohar-Perme et une modélisation flexible du taux de mortalité en excès.

La survie nette à 5 ans (standardisée sur l’âge) était moins bonne parmi les personnes habitant dans les zones les plus défavorisées, pour 14/16 tumeurs solides chez les hommes et 16/18 tumeurs solides chez les femmes, avec des écarts d’ampleur variable selon le cancer. Chez les hommes, la survie nette à 5 ans était diminuée chez les plus défavorisés de 6,4 points pour le cancer colorectal, 3 points pour le cancer de la prostate et 2,9 points pour le cancer du poumon. Chez les femmes, la survie nette à 5 ans était diminuée chez les plus défavorisées de 5,5 points pour le cancer colorectal, 5,1 points pour le cancer du sein et 3,6 points (non significatif) pour le cancer du poumon. Les résultats étaient plus nuancés pour les hémopathies malignes.

Les modélisations ont confirmé un effet significatif de l’environnement social sur la survie pour toutes les tumeurs solides (sauf sarcomes et thyroïde), et pour les lymphomes de Hodgkin, quatre lymphomes non hodgkiniens et les syndromes myéloprolifératifs chroniques. L’excès de mortalité lié au cancer pouvait être jusqu’à deux fois supérieur chez les patients des zones les plus défavorisées par rapport aux patients des zones les moins défavorisées (ex : mélanome chez les hommes, leucémies lymphoïdes chroniques ou cancers des voies biliaires chez les femmes).

Cette étude révèle un gradient social de survie unidirectionnel pour la quasi-totalité des cancers en France, avec une moins bonne survie chez les patients vivant dans les zones les plus défavorisées.

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