Façonnage et flaconnage sont deux mots dits « paronymes », dont la prononciation très similaire peut prêter à confusion alors qu’ils ne veulent absolument pas dire la même chose. Employés sans distinction pour parler de la production des vaccins anti-Covid-19, ils risquent de déformer le message le plus juste concernant les conditions et les délais de leur disponibilité à grande échelle
- On parle de façonnage lorsqu’un laboratoire pharmaceutique ne dispose pas d’une capacité de production suffisante dans ses propres unités de fabrication pour faire face à la demande. Il peut alors faire appel à un (ou plusieurs) sous-traitant(s), appelé(s) façonnier(s). Ces entreprises ont le statut de fabricants de produits pharmaceutiques ; elles sont soumises à toutes les contraintes inhérentes à cette activité, notamment en termes de bonnes pratiques et de qualité, et elles sont placées, en France, sous la responsabilité de pharmaciens.
- Le façonnage comprend toutes les opérations de la chaîne de fabrication sous contrat de sous traitance pour le compte du laboratoire pharmaceutique exploitant : l’achat des matières premières et des articles de conditionnement, les opérations de production, de contrôle de la qualité, de libération des lots, ainsi que les opérations de stockage correspondantes comme le précise le Code de la santé publique (article R. 5124-2).
Le flaconnage n’est qu’une étape de ce processus. Il consiste à conditionner le produit semi-fini (solution injectable, gélules, comprimés, sirop etc.) dans un « flacon » adéquat.
Dans le cas des vaccins anti-COVID-19, seuls quelques façonniers maîtrisent cette technologie complexe et sont aujourd’hui en mesure d’assurer – au plus haut niveau d’exigence- la fabrication d’un bout à l’autre de la chaine de production. C’est la raison pour laquelle le « façonnage » requiert du temps, des investissements et un «savoir-faire» dépassant largement le cadre d’un simple « flaconnage. »