Alors que la campagne de vaccination se déroule à un rythme soutenu et que l’épidémie de Covid-19 semble diminuer mais reste active, la Haute Autorité de Santé (HAS) poursuit ses travaux pour simplifier la vaccination chaque fois que c’est pertinent, renforcer encore sa dynamique et accompagner les professionnels de santé.
Réaffirmant que quand on a déjà été infecté, une seule dose suffit, elle publie aujourd’hui un avis sur l’utilisation des tests sérologiques rapides (TROD) en parallèle de la première dose de vaccin pour identifier les personnes infectées par le SARS-CoV-2 dont l’infection n’a pas été diagnostiquée.
Elle actualise aussi les Réponses rapides destinées à guider les professionnels de santé dans la démarche vaccinale.
La HAS rend public aujourd’hui un avis sur l’intérêt de tester les personnes qui viennent pour une primo-vaccination, dans l’objectif de repérer des personnes qui ont déjà été infectées par le SARS-CoV-2, mais qui n’ont pas été dépistées, souvent parce qu’elles n’ont pas eu de symptômes. Cet avis complète l’avis du 11 février dernier sur la vaccination des personnes ayant un antécédent prouvé de Covid-19 qui recommandait de n’utiliser alors qu’une seule dose de vaccin. A cette occasion, elle actualise également les Réponses rapides destinées aux médecins/professionnels de santé sur la démarche vaccinale pour tenir compte des dernières recommandations émises.
Un TROD en parallèle de la 1ère dose de vaccin pour identifier les personnes qui ont déjà contracté la Covid-19
Comment vacciner les personnes qui ont un antécédent de Covid-19 ? Dans son avis du 11 février 2021, la HAS a recommandé une seule dose de vaccin pour les personnes ayant eu une infection par le SARS-CoV-2, confirmée par un test RT-PCR ou antigénique, qu’elles aient ou non développé une forme symptomatique de la Covid-19. Cette recommandation s’applique quelle que soit l’ancienneté de l’infection, les personnes ayant déjà été infectées conservant une mémoire immunitaire. Quand l’infection a été diagnostiquée par test PCR ou antigénique, la HAS a recommandé de réaliser la vaccination au-delà d’un délai de 3 mois après l’infection, considérant que dans cet intervalle, les personnes sont protégées par l’immunité post-infectieuse.
Les dernières publications scientifiques confirment la validité de cette recommandation : la protection conférée par une seule dose injectée à une personne ayant un antécédent d’infection est supérieure à celles des deux doses injectées à une personne sans antécédent. Et ce, quelle que soit l’ancienneté de l’infection.
Or on estime que 23% de la population a été infectée alors que 8% seulement ont été dépistés par test PCR ou antigénique. Il serait donc utile d’identifier tous ceux qui ont été infectés sans le savoir : cela permettrait de simplifier le schéma vaccinal des personnes concernées, et de mieux protéger la population dans son ensemble en vaccinant plus rapidement plusieurs millions de personnes supplémentaires dans les créneaux et avec les doses ainsi libérées.
C’est pourquoi la HAS considère qu’un dépistage par TROD sur prélèvement sanguin (test rapide d’orientation diagnostique) sérologique des formes asymptomatiques de Covid-19 en même temps que l’administration de la première dose de vaccin pourrait ainsi permettre de n’injecter qu’une seule dose lorsque ce test s’avère positif.
Ainsi, la HAS préconise la réalisation de ce test chez les personnes immunocompétentes sans antécédent connu d’infection au SARS-CoV-2, notamment chez les personnes les plus susceptibles de faire une forme asymptomatique de la maladie, et plus particulièrement les jeunes adultes.
Elle souligne qu’avant de généraliser cette démarche, il est essentiel de vérifier en conditions réelles de mise en œuvre que ce dépistage ne perturbe pas l’organisation de la vaccination actuelle.
Elle rappelle également que les TROD utilisés dans cette expérimentation doivent avoir des performances conformes aux exigences de la HAS.
La mise à jour des Réponses rapides pour guider les médecins sur la vaccination
Dès le démarrage de la campagne de vaccination contre la Covid-19, la HAS a élaboré et mis régulièrement à jour des Réponses rapides spécifiques à la démarche vaccinale. Celles-ci prennent la forme d’un document synthétique unique visant à délivrer aux professionnels de santé toutes les recommandations de la HAS et les informations utiles.
La version publiée aujourd’hui intègre ainsi le tout dernier avis de la HAS sur l’introduction de TROD auxquels recourir simultanément à l’administration de la première dose de vaccin pour des personnes, plutôt jeunes, qui pourraient avoir contracté la Covid sans développer de symptômes.
Elle met aussi à plat les données d’efficacité des vaccins en soulignant que si la durée de protection qu’ils apportent n’est pas établie à ce jour, elle persiste au moins 6 mois. Elle détaille la tranche d’âge des populations concernées pour chacun des vaccins disponibles en précisant que les vaccins à ARNm (Comirnaty® de Pfizer et Covid-19 Vaccine Moderna®) peuvent être utilisés pour toutes personnes majeures. Par ailleurs, elle récapitule les recommandations sur l’espacement entre deux doses de vaccins : 4 à 6 semaines pour les vaccins à ARNm, 9 à 12 semaines pour le vaccin Vaxzevria® d’AstraZeneca. Janssen ne nécessite lui qu’une seule injection.
La HAS apporte dans ce document une précision pour les cas où il n’est pas possible de respecter le délai de 6 semaines après l’injection de la première dose de vaccin à ARNm (ou le délai de 12 semaines avec le vaccin d’AstraZeneca). Elle recommande que la vaccination soit réalisée dans les jours qui suivent. Elle rappelle également que dans tous les cas de non-respect strict de l’intervalle entre les deux doses, il n’est pas nécessaire de recommencer le schéma vaccinal dès le début.
Ces Réponses rapides seront actualisées à l’occasion de l’extension d’AMM accordée au vaccin Pfizer et du démarrage de la vaccination des adolescents.
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