Alors que la campagne de vaccination se déroule à un rythme soutenu et que l’épidémie de Covid-19 semble diminuer mais reste active, la Haute Autorité de Santé (HAS) poursuit ses travaux pour renforcer la dynamique de vaccination et accompagner les professionnels de santé. Elle s’est penchée sur la question de l’intervalle entre les doses du vaccin d’AstraZeneca dans un contexte d’émergence du variant indien, intervalle que la Grande-Bretagne vient de raccourcir.
Suite à l’inquiétude provoquée par l’émergence de nouveaux variants en provenance d’Inde, le directeur général de la Santé a sollicité l’avis de la HAS pour savoir s’il y a lieu de raccourcir le délai entre la première et la seconde dose du vaccin d’AstraZeneca, actuellement fixé entre 9 et 12 semaines.
En France métropolitaine, les dernières données épidémiologiques disponibles indiquent que le variant B.1.1.7 (variant dit « britannique » ou « alpha ») reste très largement majoritaire. La détection du variant B.1.617.2 (variant dit « indien » ou « delta ») semble progresser, majoritairement chez des personnes de retour d’Inde, mais également au sein de rares clusters familiaux. Toutefois, aucune diffusion dans la population générale de ce variant n’a été identifiée à ce jour.
Une étude, réalisée notamment par l’Université d’Oxford et dont l’objectif était d’étudier l’efficacité des vaccins COMIRNATY® et VAXZEVRIA® contre le variant delta, a montré que l’efficacité vaccinale contre les formes symptomatiques de l’infection reste élevée après l’administration de 2 doses de vaccin. On observe par ailleurs une diminution sensible de l’efficacité de ces deux vaccins vis-à-vis de ce variant en comparaison du variant britannique après l’administration d’une seule dose.
Si ces résultats confirment bien la nécessité de la seconde dose, la question du délai doit s’apprécier au regard du bénéfice pour chaque individu. Or le rapprochement des deux injections de VAXZEVRIA® diminuerait l’efficacité de la protection offerte par le vaccin post deuxième dose, ce qui ne serait pas compensé par une vaccination plus rapide, compte tenu du niveau actuel relativement modéré de circulation du virus et de son variant delta, Du fait de ces éléments, la HAS estime qu’il n’y a pas lieu de remettre en cause les recommandations concernant l’espacement des doses.
Ainsi, la HAS recommande-t-elle de ne pas modifier, à ce stade, l’intervalle actuellement prévu entre deux doses de vaccin VAXZEVRIA®, soit 9 à 12 semaines.
Cet avis sera revu au regard de l’évolution des données disponibles et de l’évolution du contexte épidémiologique, la HAS recommandant en effet une surveillance active du variant indien sur l’ensemble du territoire national.
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