En arrêtant la production de pompes à insuline implantées, le laboratoire Medtronic laisse les personnes diabétiques concernées sans solution équivalente. Les pouvoirs publics laissent faire, sans mesurer l’impact sur la qualité de vie et le risque accru, y compris mortel, pour ces personnes. Nous refusons la fatalité du scandale sanitaire à venir. En 2019, le laboratoire Medtronic annonce l’arrêt de la production de pompes à insuline implantées et la réduction unilatérale de la garantie des pompes déjà administrées.
Ces dispositifs médicaux s’adressent aux personnes diabétiques chez qui les modes d’administration classique, sous-cutanés, ne fonctionnent pas ou entraînent de lourdes réactions. Ils répondent donc à un besoin vital pour de nombreuses personnes vivant avec un diabète, et sont susceptibles d’améliorer la qualité de vie de beaucoup d’autres. Prévenus dès 2017, les pouvoirs publics ont laissé faire. À l’annonce de Medtronic, des personnes concernées ont créé le Collectif des diabétiques implantés qui a alerté sur les conséquences pour leur vie et leur santé de cette décision purement commerciale. Malgré leur mobilisation depuis 2019, l’industriel et les pouvoirs publics se renvoient la balle, aucun changement concret n’a été annoncé et le pire risque de se produire.
Quand les pompes actuellement implantées devront être changées, les personnes n’auront plus que des traitements inadaptés, auxquels elles sont soit résistantes, soit intolérantes. La qualité de vie se dégradera inexorablement. Le risque d’hyperglycémies ou d’hypoglycémie graves sera renforcé. La mortalité aussi car il n’y a aucune alternative pour les patients résistants aux traitements sous-cutanés.
Tous les éléments d’un proche scandale sanitaire sont donc réunis : une politique industrielle définie par des logiques marchandes, et non celles de santé ; des responsables, privés ou publics, qui minimisent les conséquences du choix de Medtronic ; des pouvoirs publics minimisant les alertes et impuissants à assurer la défense de l’intérêt général. Nous accompagnons notre communiqué de documents prouvant que le laboratoire et les pouvoirs publics sont conscients de la menace qui pèse sur les personnes diabétiques concernées. Cette menace ne se réduit pas aux seules personnes vivant en France mais concerne les patients du monde entier. C’est parce qu’ils refusent le caractère inéluctable de ce scandale à venir que le Collectif des Diabétiques Implantés et l’Observatoire de la Transparence dans les politiques du médicament se sont associés. La mise en danger des personnes implantées est le résultat de choix, et non d’une fatalité.
Ces choix doivent changer : nous demandons que Medtronic maintienne la production de pompes implantées suffisante pour couvrir les besoins vitaux jusqu’à la mise sur le marché de matériel équivalent, et qu’elle respecte la garantie de ses pompes. Nous demandons aux pouvoirs publics de tout faire pour assurer cette production, notamment par des aides publiques conditionnées à une garantie de mise à disposition effective sur le long terme. Le prochain comité de suivi relatif à l’arrêt de fabrication de la pompe MINIMED 2007D (MIP) se tiendra, en visioconférence, le jeudi 8 juillet à 9 heures, sous la présidence de Monsieur PLANEL, directeur général adjoint de la santé.