L’Afrique a connu la pire semaine de l’histoire des pandémies sur le continent, marquée notamment, le 4 juillet 2021, par le dépassement du pic de la deuxième vague. Cependant, malgré l’augmentation en flèche du nombre de cas de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), des signes de progrès sont à noter en ce qui concerne la distribution des vaccins sur le continent.
Les cas de COVID-19 ne cessent d’augmenter depuis sept semaines, plus précisément depuis le 3 mai, date de début de la troisième vague de la pandémie. En l’espace d’une semaine, au 4 juillet, plus de 251 000 nouveaux cas de COVID-19 étaient signalés sur le continent, en hausse de 20 % par rapport à la semaine précédente, ce qui représente de surcroît un dépassement de 12 % par rapport au pic enregistré au mois de janvier dernier.
Cette recrudescence de la maladie est désormais une réalité dans 16 pays africains, puisque le Malawi et le Sénégal se sont ajoutés à la liste des pays concernés cette semaine. Le variant Delta a été détecté dans 10 de ces pays.
« L’Afrique vient de vivre la semaine la plus désastreuse de l’histoire des pandémies sur le continent. Mais le pire reste à venir, car la troisième vague ne cesse de s’étendre de façon accélérée et gagne du terrain », a fait observer la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale du Bureau de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique. « Nous ne verrons pas la fin de cette montée vertigineuse des cas de COVID-19 avant quelques semaines. Le nombre de cas se multiplie par deux tous les 18 jours, contre 21 jours il y a tout juste une semaine. Il est toujours possible de briser la chaîne de transmission, à condition de se conformer à des mesures telles que le dépistage, l’isolement des contacts et des personnes infectées et de respecter les mesures essentielles de santé publique », a-t-elle ajouté.
Ce regain de la maladie survient à un moment où les niveaux de vaccination demeurent très faibles en Afrique. Néanmoins, l’espoir est permis. Après le ralentissement considérable constaté au cours du mois de mai et au début du mois de juin, la distribution des vaccins par le Mécanisme COVAX reprend de la vitesse. Au cours des deux semaines précédentes, plus de 1,6 million de doses ont été déployées en Afrique par le canal du COVAX. Grâce à ce mécanisme et en coordination avec l’Union africaine, plus de 20 millions de doses des vaccins Johnson et Johnson/Janssen et Pfizer-BioNTech sont attendues très prochainement sur le continent africain, en provenance des États-Unis. Au total, 49 pays ont déjà été avisés des allocations qui leur sont destinées. D’autres donations importantes faites par la Norvège et la Suède devraient être réceptionnées dans les semaines à venir.
« Les partenaires du Mécanisme COVAX travaillent sans relâche afin d’obtenir des promesses de partage des doses et de conclure des accords d’achat avec les fabricants en vue de s’assurer que les Africains les plus vulnérables reçoivent rapidement le vaccin contre la COVID-19 », a souligné la Dre Moeti. Avant de renchérir que « ces efforts commencent à porter fruit. En effet la vision communautaire prime sur l’individualisme, je dirai donc que grâce à nos appels et sollicitations, les paroles commencent à laisser place à des actes. Cependant, les opérations de distribution ne pourront se faire assez tôt, car la troisième vague menace déjà de déferler sur le continent. »
À ce jour, 66 millions de doses ont été mises à disposition de l’Afrique, dont 40 millions de doses obtenues dans le cadre d’accords bilatéraux, 25 millions de doses fournies par le Mécanisme COVAX et 800 000 doses fournies par l’Équipe spéciale africaine d’acquisition de vaccins. Les 50 millions de doses administrées à ce jour représentent seulement 1,6 % des doses administrées à l’échelle mondiale. En tout, 16 millions d’Africains, soit moins de 2 % de la population africaine, entrent désormais dans la catégorie des personnes entièrement vaccinées. Un total de 19 pays ont fait usage de plus de 80 % des doses de vaccin qu’ils ont obtenus par le Mécanisme COVAX, tandis que 31 pays ont utilisé plus de 50 % des doses qui leur ont été confiées.
« Les pays africains doivent mettre à profit la période actuelle pour renforcer le déploiement des vaccins, étant donné que des opérations importantes de distribution de vaccins contre la COVID-19 sont prévues pour les mois de juillet et août », insiste la Dre Moeti. « Les gouvernements et les partenaires peuvent meubler cette période convenablement en menant certaines actions clés qui consisteraient, entre autres, à planifier la multiplication des sites de vaccination, à renforcer les capacités de la chaîne du froid au-delà des capitales tout en faisant de la sensibilisation auprès des communautés, le but étant de renforcer la confiance dans les vaccins et de susciter une demande accrue. En outre, il faudra veiller à ce que les fonds opérationnels soient disponibles pour utilisation en cas de besoin ».
L’OMS travaille conjointement avec les pays afin de passer en revue la première phase du déploiement, l’ambition étant d’assurer la mise en application des enseignements tirés de cette importante deuxième phase. Une série de webinaires organisés par l’Organisation a permis de faciliter l’apprentissage des pays à partir des expériences de nations telles que le Botswana, la Côte d’Ivoire, Eswatini, le Ghana et le Rwanda, qui ont su mener à bien les opérations de déploiement de vaccins.
Dre Moeti s’est exprimée lors d’une conférence de presse virtuelle animée par APO Group. Elle a été rejointe par Mme Aurélia Nguyen, Directrice exécutive du bureau de la Facilité COVAX, Gavi, l’Alliance du Vaccin, ainsi que le Professeur Tulio de Oliveira, Directeur de la plateforme de recherche, d’innovation et de séquençage du KwaZulu-Natal, Université du KwaZulu-Natal.
Étaient également présents pour répondre aux questions des journalistes, Dr Richard Mihigo, coordonnateur du programme Vaccination et mise au point des vaccins au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, Dr Thierno Balde, chef de l’équipe de partenariats opérationnels au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, ainsi que Dre Nicksy Gumede-Moeletsi, virologue régionale au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique.
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