Le Gouvernement a réuni, ce mardi 20 juillet, le comité de suivi pour tirer le bilan de la première année d’application du Ségur de la Santé.
Si des mesures courageuses ont été prises pour moderniser les établissements hospitaliers et médico-sociaux, comme pour revaloriser les carrières et l’attractivité des métiers dans ce secteur, en revanche le SML ne peut que dresser le constat amer que la médecine de ville n’a pas fait l’objet des mêmes attentions de la part du Gouvernement. Le Ségur de la santé n’a mené qu’à une réforme hospitalière.
Le Gouvernement continue d’ignorer la crise profonde que traversent les médecins libéraux, qui s’est encore aggravée avec la crise sanitaire. Depuis le début de ce quinquennat, la profession attend que le Gouvernement aille au-delà des annonces et qu’il se mobilise pour restaurer son attractivité, ce qui passe par un investissement massif sur la médecine de ville.
Au lieu de cela, le Gouvernement a multiplié les atteintes à la profession en accélérant le dépeçage des compétences et des actes médicaux au profit de professions moins qualifiées. Mais ce n’est pas tout : il a aussi privé les médecins libéraux de toute perspective d’évolution organisationnelle et de revalorisations tarifaires en confisquant la convention médicale, dont le terme a été repoussé arbitrairement à 2023, afin d’imposer un mode de rémunération forfaitaire dont le seul objectif est d’emporter les médecins ville dans une forme de salariat déguisé. À l’inverse, 8milliards d’euros ont été investis au profit des personnels hospitaliers…
Depuis un an, l’action du Gouvernement dans les territoires s’est bornée à la multiplication des structures comme les centres de santé, ou encore les CPTS et MSP héritées de la loi Touraine. Le ministre a beau indiquer que le Ségur de la santé a introduit de la souplesse dans le système de santé, les difficultés que rencontrent aujourd’hui les acteurs des soins de ville pour faire reconnaître et financer les équipes ouvertes de soins libérales témoignent du contraire. La progression très limitée du nombre de CPTS, trop bureaucratisées, justifie pleinement le soutien aux formes de coordinations libérales qui vivent sur le terrain que réclame, avec d’autres, le SML.
Le seul point positif du Ségur de la santé que le SML concède est l’accélération de la télésanté. Elle était incontournable avec la crise sanitaire, et le syndicat tient à souligner la mobilisation inédite des médecins libéraux qui ont réalisé l’essentiel des 17 millions de téléconsultations effectuées par les acteurs de ville. Reste que la télésanté ne doit pas devenir le cheval de Troie des régimes obligatoires et complémentaire pour remettre en cause l’indépendance de la pratique médicale avec des outils comme la prescription électronique et le tiers payant.
Au total, le SML ne peut saluer ce premier anniversaire du Ségur de la santé que comme une année noire de plus pour la médecine de ville. Le SML réclame un investissement urgent de 2 milliards d’euros pour sauver et relancer la médecine libérale.
Contact presse : presse@lesml.org