Le Syndicat National des Praticiens Hospitaliers Anesthésistes-Réanimateurs Elargi aux autres spécialités (SNPHARE) a déposé un préavis de grève pour le 2 février 2022 contre les mesures annoncée sur l’entrée en pratique avancée des infirmières anesthésistes.
Après les annonces du 10 janvier 2022 du Ministre de la santé sur la possibilité, pour les infirmiers anesthésistes (IADE), de prétendre à l’intégration de la « pratique avancée », la tension monte : la démédicalisation de l’anesthésie est un franchissement de la ligne jaune.
Le SNPHARE avait entamé un travail avec les représentants syndicaux élus des infirmiers anesthésistes, dans le but de proposer aux tutelles une évolution statutaire pour les IADE de manière consensuelle. Le Ministre de la Santé, au lieu de choisir une concertation pluriprofessionnelle, choisit d’ouvrir une voie qui dépasse les aspirations d’un très grand nombre d’infirmiers anesthésistes et s’oppose à l’avis de la communauté médicale.
La démédicalisation de l’anesthésie n’est pas un progrès pour la sécurité et la qualité des soins. L’intégration de la pratique anesthésique des IADE entraîne de facto un transfert de responsabilité de l’anesthésie vers les infirmiers anesthésistes. Contrairement à ce que croit le Ministre, ce n’est pas la pratique actuelle : l’anesthésie-réanimation est une discipline médicale, l’acte d’anesthésie est un acte médical.
Alors que des infirmiers anesthésistes font de la réanimation en raison de la crise sanitaire dans des unités souvent tenues par des médecins anesthésistes-réanimateurs, et à l’heure du casse-tête des déprogrammations et des reprogrammations opératoires, ces mesures non concertées divisent les acteurs de la profession au risque de désorganiser des équipes qui travaillent depuis toujours en grande intelligence.
Dans l’intérêt de la spécialité « anesthésie-réanimation » et de la qualité – sécurité des soins, le SNPHARE dépose un préavis de grève pour le 2 février 2022.
Il n’y a aucune urgence autre que politique : prenons le temps.
Le SNPHARE demande au ministre de la santé et des solidarités de revenir sur ses annonces un peu rapides et d’engager des concertations tripartites pour une évolution statutaire de la profession, dans le respect des décrets structurants précités.