Quelle éthique dans la pratique du pharmacien d’officine ?
L’Académie nationale de Pharmacie souhaite attirer l’attention des pouvoirs publics et des professionnels de santé́ sur les points suivants :
1- INFORMATION ET FORMATION DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ
• Développer la formation initiale et la formation continue, indépendante, pour les pharmaciens et leurs équipes officinales.
• Axer sur les techniques d’entretien, notamment avec les mineures et les thématiques en lien avec la santé sexuelle.
• Proposer dans le cadre du développement professionnel continu (DPC) des programmes pluri – professionnels associant les pharmaciens, les médecins, les sages-femmes, les infirmières scolaires, les conseillères conjugales etc.
• Fournir aux professionnels de santé́ des recommandations actualisées en matière de contraception et de CoU, notamment sur la conduite à tenir en cas d’oubli de pilule.
2- COMMUNICATION ET INFORMATION DU PUBLIC
• Renforcer les campagnes d’information par des messages sur la sexualité, la contraception en général, et la CoU en particulier.
• Dénoncer la désinformation et les informations fallacieuses.
• Diffuser plus largement les numéros verts nationaux officiels anonymes et gratuits.
• Systématiser et généraliser la sensibilisation des jeunes dans les lieux de formation : collèges, lycées, universités, établissements d’enseignement supérieur.
3-DÉVELOPPEMENT D’ESPACES NON EXCLUSIVEMENT MÉDICALISÉS, À ORIENTATION ÉDUCATIVE ET SOCIALE
De façon complémentaire à l’action des pharmaciens et des autres professionnels de santé́, et en réponse à l’urgence sociale, développer l’accès à un personnel non médical (conseiller conjugal, psychologue), notamment dans les centres de planning familial, les EVARS, ou avec les numéros verts d’appels officiels.
4-ACCUEIL ET ENTRETIEN EN PHARMACIE D’OFFICINE : UNE INFORMATION CIBLÉE ET ACTUALISÉE
• Formaliser et valoriser l’entretien accompagnant la dispensation d’une CoU, notamment auprès des mineures.
• Au cours de l’entretien :
– informer systématiquement sur l’urgence, les délais, la durée, l’efficacité́ de l’action de la CoU ;
– garantir la confidentialité en favorisant l’aparté avec le pharmacien ou, sous sa responsabilité, avec un(e) préparateur(trice) en pharmacie ;
– ne pas exclure une discussion avec le partenaire masculin impliqué dans la situation.
5- ORGANISATION D’UN TRAVAIL EN TRANSVERSALITÉ AVEC LES DIFFÉRENTS PROFESSIONNELS IMPLIQUÉS
• Renforcer le maillage territorial en multipliant les lieux d’accès à la CoU et à l’information associée.
• Poursuivre l’information construite en réseaux et dans le respect du secret médical.
• Accompagner au mieux les mineures avec une information et un suivi appropriés.
• Renforcer les collaborations pluriprofessionnelles (cf. recommandation n°1), notamment avec les sages- femmes.