La Conférence Nationale des URPS-Médecins Libéraux dénonce vivement la proposition du Doyen des doyens, consistant à profiter de l’ajout d’une quatrième année d’internat dans la formation des internes en médecine générale pour revoir la maquette et y ajouter plus de stages à l’hôpital.
« Si l’on veut tuer à la fois les vocations en médecine générale, et condamner l’hôpital à des solutions non pérennes, qui grèveraient encore davantage ses difficultés, c’est effectivement une excellente proposition », souligne Antoine Leveneur au nom de la CN URPS-Médecins Libéraux.
« ll n’est pas sérieux d’imaginer former les généralistes à l’hôpital. Nous sommes confrontés d’ores et déjà dans la majorité des territoires à des difficultés d’installation et d’attractivité, que chacun connaît parfaitement. Nous avons besoin de prendre notre part à ces difficultés en faisant preuve de pédagogie et d’accompagnement à l’occasion des stages en cabinets de ville. C’est une véritable passerelle vers l’installation. Nous ne voyons véritablement pas en quoi un stage à l’hôpital permettrait d’accompagner cette pédagogie. Il n’est pas nouveau de souligner que les deux logiques sont complémentaires, mais bien différentes. Il est urgent de ne pas rajouter des difficultés aux difficultés de l’exercice libéral », souligne-t-il. « Découvrir l’exercice en libéral ne saurait se faire à l’hôpital ».
« En outre, il ne peut y avoir de négociations sans les acteurs impliqués en première ligne sur les territoires, à savoir les URPS-Médecins Libéraux ; la 4ème année est celle de la réflexion du projet professionnel, donc de l’installation, pour toutes les spécialités. Nous ne pouvons qu’être surpris par ce virage hospitalier. Nous appelons du reste la Conférence des doyens à indiquer son positionnement sur ces récentes déclarations, qui, nous le croyons, ne peuvent pas être consensuelles », souligne Antoine Leveneur.
« Ces propositions lancées à la va-vite montrent l’urgence d’une véritable ligne directrice, qui viendrait souligner la reconnaissance de l’exercice libéral par les autorités de santé, la réalité de son rôle, et de ses enjeux, et ce dans toutes les spécialités. Le Gouvernement doit agir en ce sens et proposer un travail collectif, qui aboutisse à un document-cadre, reconnu et respecté de tous. La période de laquelle nous sortons timidement mais sûrement exige que la médecine libérale soit reconnue, valorisée dans son agilité comme dans ses fondamentaux. Nous voulons porter une réflexion-cadre sur ce sujet, et nous ne manquerons pas de le solliciter en ce sens », précise Antoine Leveneur.