Les résultats de l’enquête flash conduite par Action Patients en octobre, à laquelle plus de 1700 patients et 300 soignants ont participé. Ils font état de très nombreuses difficultés d’accès aux soins, voire même de pertes de chances, ayant des impacts importants sur la prise en charge et la santé des personnes malades.
Des données qui attestent de la gravité de la situation à l’hôpital, tant du point de vue des patients que des soignants
Les patients sont majoritairement pris en charge à l’hôpital public (à plus de 80%). les patients ayant participé à l’enquête ont, pour moitié (49%), rencontré des difficultés d’accès aux soins sur les 12 derniers mois. Parmi les plus fréquemment citées : les difficultés à accéder à des examens diagnostiques (19%) et aux consultations de suivi (14%), des reports de soins (15%) et des délais anormalement longs pour une première consultation (14%).
Dans certains cas, ces difficultés confinent à de véritables maltraitances institutionnelles : « Des infirmières en chambre stérile de plus en plus speed en raison du manque de personnel. Lors des soins, un temps d’attente pour intervenir de plus en plus long après avoir ‘sonné’, à un tel point qu’une fois je me suis fait pipi dessus faute de bassin arrivé à temps », raconte une patiente.
Pour près de 40% des patients, aucune raison n’a été invoquée pour justifier ces difficultés et lorsqu’elles sont expliquées, les causes mises en avant tiennent en premier lieu au manque de médecins (30,2%) et d’infirmiers ou autres personnels soignants (23,3%).
Côté soignants, le bilan est plus sombre encore. 58% des répondants déclarent avoir dû proposer une prise en charge non-optimale à leurs patients en raison d’un manque de ressources ! Environ la moitié ont eu des difficultés à adresser leurs patients ou obtenir un rendez-vous pour des examens diagnostiques (53%) ou avec un spécialiste hospitalier (49%). Nombre d’entre eux ont dû reporter des soins (44%), allonger les délais de consultations de suivi (39%) ou de premières consultations (38%). Plus inquiétant encore, 15% des soignants déclarent avoir dû refuser des soins urgents à leurs patients ! Sans surprise, pour les soignants, la principale raison de ces difficultés est liée au manque de d’infirmiers et autres personnels (pour plus de 80% d’entre eux), suivie du manque de médecins (près de 60%), du manque de lits (58 %) et de la fermeture de services (53%).