Après 4 mois de négociations et des mois de tractations, les médecins n’auront pas de nouvelle convention médicale. A qui la faute ? Il serait bien présomptueux de reporter la faute sur les seuls CNAM et Ministère de la Santé. Il est en revanche certain que les moyens donnés aux négociateurs n’étaient pas à la hauteur de l’ambition portée par la CSMF de faire de cette convention celle qui aurait dû donner aux médecins les moyens de s’organiser pour répondre aux attentes des Français. La CSMF avait dès l’automne vivement réagi à l’annonce d’un sous ONDAM de ville de plus de 3,5% sous l’inflation, une première depuis le début de la cinquième république.
La CSMF a proposé au Gouvernement et à la CNAM de mettre en place une consultation à haute valeur ajoutée pour la prise en charge immédiate des 650 000 patients en ALD sans médecin traitant. Nous n’avons pas été suivis…
La CSMF a fait des propositions permettant aux médecins de s’organiser pour la prise en charge des 3 millions de français en quête d’un médecin traitant. De même, ce qui marche pour la PDSA marcherait pour la permanence des soins non programmés. Là aussi, nous n’avons pas été suivis et on nous a proposé un contrat d’engagement individuel accessible à seulement 30% des médecins. Pire, cet engagement individuel visant à améliorer l’accès aux soins ne devait voir le jour qu’en octobre 2024… Et pendant ce temps, on propose aux médecins d’effectuer plus de 50% de leur activité en téléconsultation. Et les patients dans tout cela ? C’est à ne plus rien y comprendre.
La CSMF a proposé une hiérarchisation des consultations pour tous, sans contraintes, qui auraient libéré du temps médical. On nous a proposé d’y accéder au travers d’un contrat refusé par l’immense majorité des médecins…
La CSMF a été le seul syndicat à demander une augmentation de la valeur des actes techniques. Quoi de plus logique quand celle-ci est souvent au même tarif qu’il y a 30 ans ! La réponse a été 1 centime d’euros…
La CSMF a demandé la reconnaissance des consultations les plus complexes, comme les consultations des troubles neuro-développementaux ou les consultations d’annonce d’un cancer. Ces dernières ont disparu…
Oui quel gâchis ! La médecine libérale prend en charge 4 patients sur 5. Le Gouvernement et le chef de l’Etat semblent avoir fait le choix unique de l’hôpital public au détriment de la médecine libérale et d’un meilleur accès aux soins.
Osons comparer les milliards déversés depuis 3 ans sur un hôpital en souffrance et les 700 millions d’euros proposés à la médecine de ville. Osons cette comparaison en toute transparence devant les Français. On se rendra vite à l’évidence. La CSMF demande au Gouvernement de rétablir la confiance avec les médecins libéraux. Cela nécessite de revoir la copie afin de donner à la médecine libérale les moyens de s’organiser pour soigner tous les Français. La santé de nos concitoyens nécessite l’investissement de tous. Nos voisins européens l’ont fait. Pourquoi pas nous ?
Contact : franck.devulder@csmf.org