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Enquête de la Fondation MACSF pour faire de la santé des soignants une priorité (Communiqué)

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La MACSF a proposé à ses sociétaires professionnels de santé de participer à une enquête sur les effets de leurs conditions de travail sur leur propre santé. Portée par la Fondation MACSF, cette enquête est basée sur un outil d’autodiagnostic afin de contribuer à la prise de conscience des professionnels de santé de leur situation personnelle et de se situer par rapport à leurs pairs. Leurs réponses serviront de base à l’élaboration d’un programme d’actions et de prévention. 

L’enquête de la Fondation MACSF sur les soignants a pour objectif de dépasser le stade du constat et de les aider à prendre conscience de leurs zones de fragilité du fait des modalités d’exercice de leur métier et des relations avec les patients, les confrères ou encore avec les établissements dans lesquels ils exercent. Les résultats serviront également à élaborer un programme d’actions en se basant sur les besoins d’accompagnement exprimés par les différentes catégories de professionnels de santé interrogées.

« Nous allons nous appuyer sur cette étude pour proposer des actions de prévention et des solutions d’accompagnement aux soignants en souffrance afin de contribuer à l’amélioration de leur qualité de vie au travail et ainsi à la sécurité des soins qu’ils prodiguent. Prendre soin de ceux qui nous soignent apparaît comme une nécessité de santé publique. Il y a urgence », déclare Nicolas Gombault, délégué général de la Fondation MACSF et directeur général délégué du groupe MACSF.

Déséquilibre entre vie professionnelle et vie personnelle 

L’enquête conduite par la Fondation MACSF confirme que, de façon générale, les soignants en activité ne vont pas bien et que les professionnels en établissement de santé vont encore moins bien que les professionnels libéraux.

Les soignants ne sont pas satisfaits de leur qualité de vie au travail, l’évaluant à un niveau relativement bas (4.9/10). Tous les professionnels, médicaux comme paramédicaux, évoquent des contraintes particulièrement lourdes liées à leur travail, des temps de repos et de détente insuffisants, avec pour conséquence une difficulté à dissocier leur vie professionnelle de leur vie privée.

Les libéraux sont un peu moins critiques sur leurs conditions de travail (5.8/10 pour les médicaux et 5.4/10 pour les paramédicaux), ils se plaignent toutefois d’isolement et de contraintes administratives particulièrement lourdes et inadaptées, soulignent la difficulté à gérer des soins non programmés.

Les étudiants semblent gérer globalement un peu mieux leurs difficultés de santé ou d’organisation (6,2) que les professionnels de santé en activité (5,5) et se disent plus attentifs à leur propre prévention.

L’adéquation entre missions et valeurs 

Elaborée par le Pr Eric Galam, professeur des universités au sein du département de médecine générale de l’université Paris Diderot et responsable du DIU[3] « Soigner les soignants » et Florence Duret, directrice de la Fondation MACSF, avec l’appui du Dr Marie-Christine Moll, directrice scientifique de l’association la Prévention Médicale, cette enquête confronte les soignants interrogés à des cas pratiques de travailprécis pour accentuer leur prise de conscience : comment réagissent-ils, face une situation difficile qui met en cause leurs valeurs et leur vision du métier ? Ou face à une situation d’insécurité ? Ou encore lorsque leur propre santé est menacée ?

« Tous les soignants répondent avoir déjà été confrontés à la difficile adéquation entre la réalisation de leurs missions tout en restant en phase avec leurs valeurs (77 % pour les médicaux libéraux et jusqu’à 84 % pour les médicaux en établissement) »,observe Nicolas Gombault. 

L’importance de la relation avec le patient 

Néanmoins, malgré les difficultés, les soignants dans leur ensemble estiment gérer plutôt bien la relation avec leurs patients (6,4/10) et ils ont le sentiment d’être utiles. « C’est la grande satisfaction, avec la relation aux patients, qui compense les autres difficultés », estime un médecin hospitalier interrogé dans l’étude de la Fondation MACSF. Même constat pour ce professionnel paramédical libéral, « notre métier est passionnant humainement. Quand je suis en congés, mes patients me manquent, oui, incroyable ! ».

Famille et prévention 

Par ce qu’ils se savent très exposés, les soignants disent pouvoir compter sur leur réseau familial et amical pour les aider à surmonter une difficulté. Et ils affirment par ailleurs se préoccuper plutôt bien de leur prévention : les professionnels médicaux, aussi bien en établissement que libéraux, sont ceux qui déclarent le plus se faire vacciner (7.7/10 et 7.4/10) contre 6.8/10 et 5.9/10 pour les paramédicaux en établissements et libéraux. Pour ce qui est du suivi de leur santé, les paramédicaux déclarent davantage avoir un « vrai » médecin traitant (6.7/10 et 6/10) contrairement aux médicaux en établissement (3.8/10) et libéraux (3.1/10).

Besoins de soutien identifiés

Sollicités dans le cadre de l’enquête de la Fondation MACSF sur les aides qu’ils souhaiteraient, l’ensemble des professionnels en activité comme ceux en formation, cite avant tout une aide sur un plan psychologique et relationnel, leur permettant de gérer les situations de stress, d’agressivité des patients, de conflits ou encore d’annonces difficiles.

Les professionnels libéraux citent également des aides liées à des problématiques personnelles (maladie, épuisement professionnel, culpabilité, gestion de la mise en cause juridique…) et de gestion (cabinet, comptabilité, finances…).

Parmi, les outils personnels envisagés, les soignants citent en premier lieu les outils de partage d’expérience comme les sites internet ou les groupes d’échanges de pratique. Les étudiants sont les plus demandeurs (69% pour les étudiants médecins et 65% pour les paramédicaux).

Formation, information et aménagements de poste

Les soignants en activité expriment également des besoins en formations, qu’elles soient en ligne ou en présentiel (près de 40%), et dans une moindre mesure (20% à 30%) des besoins de médiation et de plateformes d’appels.

En matière d’outils d’aide collectifs, les professionnels en activité souhaiteraient globalement plus de soutien et de moyens humains et matériels par les tutelles ou les administrations ainsi que des aménagements de poste tout le long de la carrière, voire une aide à la reconversion.

Les soignants interrogés perçoivent la nécessité d’un travail d’information en direction de la population pour que « les patients soient plus des partenaires de leurs soins » et également pour développer l’attractivité professionnelle.

Vis-à-vis de la communauté médicale, ils suggèrent de mener une « campagne d’information intensive en direction des soignants sur le risque de stress professionnel ».

Plus généralement, ils proposent de «placer la santé comme une priorité nationale».

Prendre soin des soignants 

La MACSF a déjà pris de multiples initiatives pour contribuer à l’amélioration de la qualité de vie au travail des professionnels de santé et plus globalement à la santé des soignants. Le Groupe va intensifier ses efforts dans ces domaines et en a fait un axe prioritaire de sa politique RSE. La bonne santé des soignants a en effet des répercussions sur l’organisation des soins et la manière dont, individuellement et collectivement, les soignants exercent leur métier. Elle représente donc un facteur important de la qualité des soins apportés aux patients.

Qu’il s’agisse d’actions d’information ou de sensibilisation par exemple sur la gestion du stress, de programmes de communication non violente pour mieux faire face aux situations conflictuelles, de formation initiale ou continue liée à la prévention du risque médical par exemple, l’ambition de la MACSF reste d’accompagner les soignants tout au long de leur carrière et d’agir pour améliorer la santé et le système de soin.

Contact : severine.sollier@macsf.fr

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