L’examen de la proposition de loi Valletoux par l’Assemblée nationale prend fin. Si le syndicat représentatif des médecins généralistes jeunes installés, remplaçants et universitaires ReAGJIR se réjouit de voir écartées des mesures de régulation à l’installation ou de limitation de la durée de remplacement, nuisibles pour l’accès aux soins, force est de constater que la proposition de loi adoptée reste insuffisante pour améliorer durablement la situation.
Il est temps de dépasser la logique de réorganisation territoriale technocratique pour enfin acter des mesures de bon sens essentielles :
- Mettre en place une vraie éducation à la santé dès l’école, car améliorer l’accès aux soins nécessite un renforcement des compétences des personnes : prendre le virage de la prévention ne pourra se faire sans investir dans l’éducation ;
- Affranchir les usagers de la contrainte des certificats inutiles pour libérer immédiatement du temps médical : le certificat enfant malade, aujourd’hui toujours exigé par le code du travail[1], les certificats d’absence scolaire, pourtant non exigibles depuis 1976[2], et bien d’autres[3] ;
- S’inspirer de l’étranger, non pour contraindre les soignants, mais pour libérer des milliers de consultations comme vient de le faire le Portugal[4] ayant récemment adopté un système d’auto-déclaration des arrêts de travail de courte durée ;
- Placer la confiance dans les patients pour permettre aux médecins d’enfin se consacrer aux soins, et non simplement se ranger derrière l’avis craintif des employeurs exprimé par le MEDEF et la CPME[5] ;
Alors que les déserts médicaux progressent, l’urgence appelle des actions fortes et ambitieuses, qui dépassent les vœux pieux. Recentrer le médecin sur son rôle de soignant plutôt que sur celui de contrôleur contribuera à la revalorisation de la profession, enjeu d’attractivité, mais aussi et surtout à favoriser l’accès aux soins pour tous.
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