Cela fait un mois que le nouveau Ministre de la Santé et de la Prévention a pris ses fonctions, et malgré un courriel et un appel à son cabinet, une interpellation sur Twitter (X) et un préavis de grève, rien n’y fait : il n’a pas encore trouvé utile, nécessaire, important (ou juste poli) de prendre contact à son tour.
Prendre contact c’est d’abord une manière de dire sa considération de l’autre et de ses problématiques.
De ce point de vue, il est regrettable qu’un Ministre, par ailleurs prolixe sur les réseaux sociaux, peine à trouver le temps de s’adresser aux corps intermédiaires et représentatifs que sont les syndicats des professionnels de santé.
Depuis le début de l’été et le remaniement ministériel, de nombreux dossiers sont restés « au point mort » sur la table des discussions avec le Ministère : le reclassement des PH, la problématique d’attractivité des carrières hospitalières et libérales, la reprise des négociations conventionnelles avec les syndicats de médecins libéraux, les enjeux de formation des étudiants de troisième cycle de médecine, la clarification du statut des PADHUE, etc.
La « pause estivale » ne peut pas tout justifier car, partout sur le territoire, l’été vient justement renforcer la pénurie médicale et la dégradation de l’accès aux soins et des conditions de travail de ceux qui restent, exercent en sous-effectif, peinent à se faire remplacer.
Nous avons d’ailleurs alerté le Ministre sur la détérioration de la situation de l’Établissement public de santé mentale de la Sarthe, en déposant un préavis de grève illimité au bénéfice des professionnels médicaux de ce département.
L’attente est forte à l’égard du Ministre de la Santé qui, certes ne bénéficie d’aucun mandat démocratique, mais a accepté de se mettre au service de la politique publique de santé française, de ses acteurs et de ses bénéficiaires.
Ainsi, puisque le Ministre a déjà réuni l’ensemble des directeurs généraux des ARS en visioconférence, nous souhaitons qu’il réunisse l’ensemble des présidentes et présidents de syndicats de professionnels de santé pour un rendez-vous de travail.
Le maintien du dialogue social ne relève pas d’un choix, mais est une condition de l’État de droit. D’ailleurs, à chaque fois que le Ministre de la Santé a décidé de contourner les corps intermédiaires, la justice française a donné gain de cause à Jeunes Médecins (déjà par quatre fois depuis 2017).
Contacts :
Emanuel Loeb
Président de Jeunes Médecins
president@jeunesmedecins.fr
Mélina Elshoud
Directrice des affaires publiques
jm.aff.publiques@gmail.com