Depuis plusieurs mois, la FHF alerte sur la dégradation sensible de la situation budgétaire des hôpitaux publics, estimant que le déficit structurel des hôpitaux devrait doubler en 2022 par rapport à la situation antérieure à la pandémie, passant de 500 millions d’euros environ à 1 milliard d’euros.
Cette estimation a été confirmée, au début de l’été, par le gouvernement. Les comptes financiers définitifs transmis cet été par les hôpitaux publics confirment également une forte dégradation.
En 2023, la situation budgétaire des hôpitaux publics risque de se dégrader encore.
Alors que les hôpitaux publics connaissent une situation de sous-investissement depuis de nombreuses années et que le plan de soutien et de relance des investissements hospitaliers est déjà très obéré par l’inflation, ces déficits cumulés risquent d’aggraver la situation.
Les hôpitaux publics sont en effet confrontés à un effet ciseau entre :
- Des dépenses qui évoluent fortement du fait des nécessaires mesures de revalorisations salariales et de l’inflation, non compensées intégralement ou non financées à ce jour dans l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) hospitalier.
- Des recettes qui stagnent, compte-tenu du niveau d’activité toujours inférieur au niveau d’avant-crise du fait des tensions sur les effectifs et le capacitaire qui génèrent des déprogrammations et des reports de prises en charge
Au total, la FHF estime la nécessaire rectification de l’Ondam hospitalier 2023 à 3,2 Md€, dont 2,7 Md€ pour le seul hôpital public, soit une augmentation de l’Ondam 2023 de +3,16 % par rapport à son niveau actuel :
- 1,5 Md€ au titre de l’inflation, dont 1Md€ pour l’hôpital public
- 1 Md€ au titre des mesures du soutien au pouvoir d’achat des agents de la fonction publique
- 0,7 M€ au titre des mesures d’attractivité spécifiques pour les agents hospitaliers publics
A noter qu’au sein de ces nouveaux financements de 3,2 Md€, 500 M€ concernent des mesures ponctuelles et non reconductible (prime pouvoir d’achat).