A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, Santé publique France publie les indicateurs de la surveillance du VIH et des infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes en France actualisés pour l’année 2022. Ceux-ci montrent une augmentation du nombre de dépistages qui dépasse le niveau atteint en 2019, avant la pandémie de COVID-19. Si le nombre de diagnostics du VIH est en baisse par rapport à 2019, il continue en revanche d’augmenter pour les autres IST. Préservatifs, PrEP, TPE, TasP, vaccins, dépistage : il existe aujourd’hui de nombreux outils de prévention pour lutter contre ces infections.
Pour inciter à recourir à cette prévention combinée, Santé publique France, en partenariat avec le Ministère de la Santé et de la Prévention, diffuse depuis le 24 novembre le second volet de sa campagne « Tout le monde a des questions sur la sexualité ».
Des taux de dépistage du VIH et des IST en augmentation et supérieurs aux niveaux d’avant COVID-19
L’activité de dépistage augmente en 2022, pour l’ensemble des IST.
Le nombre de dépistages des trois IST bactériennes a continué à augmenter en 2022, une dynamique observée depuis plusieurs années, à l’exception d’une baisse ponctuelle en 2020. En 2022, 2,6 millions de personnes ont bénéficié au moins une fois d’un dépistage remboursé d’une infection à Chlamydia trachomatis, 3,0 millions d’un dépistage d’une infection à gonocoque et 3,1 millions d’un dépistage de la syphilis. L’activité de dépistage du VIH a atteint un niveau supérieur à celui de 2019 avec 6,5 millions de sérologies VIH réalisées par les laboratoires de biologie médicale.
Poursuite de la hausse des diagnostics des IST bactériennes
Le nombre de diagnostics d’infection à Chlamydia trachomatis, à gonocoque et de syphilis a augmenté sur les dernières années. L’infection à Chlamydia trachomatis est désormais plus diagnostiquée chez les hommes que chez femmes. Les cas de gonococcie et de syphilis sont majoritairement diagnostiqués chez des hommes, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH) représentent la majorité des cas.
Une baisse des découvertes de séropositivité VIH contrastée
Le nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité VIH en 2022 a été estimé entre 4 200 et 5 700, nombres inférieurs à ceux de 2019, ce qui, dans un contexte d’augmentation du volume de dépistage, est encourageant quant à la dynamique de l’épidémie.
L’évolution est contrastée en fonction des populations. Le nombre de découvertes de séropositivité continue à diminuer chez les HSH nés en France, ils représentent 27% des découvertes de séropositivité en 2022. La diminution observée depuis 2016 s’explique probablement par la croissante adoption de la PrEP dans cette population. A l’inverse, le nombre de découvertes continue à augmenter chez les HSH nés à l’étranger.
Plus de la moitié des découvertes en 2022 (56%) ont concerné des personnes nées à l’étranger, qu’elles aient été contaminées par rapports hétérosexuels ou par rapports sexuels entre hommes, d’où l’importance de garantir à cette population un accès aux soins et d’intensifier les actions de prévention à leur égard.
« En cette journée mondiale de lutte contre le VIH, il est important de rappeler que plus les infections sexuellement transmissibles sont détectées tôt, plus le diagnostic est précoce et la prise en charge adaptée. Cela permet également de limiter la circulation de ces infections. Le dépistage repart à la hausse mais doit encore nous mobiliser collectivement. De nombreux moyens sont disponibles pour se protéger et protéger les autres, dont la PrEP encore insuffisamment utilisée par les personnes éligibles. La prévention combinée doit être connue et accessible à tous.
C’est l’objectif de la campagne que nous diffusons actuellement. En termes de surveillance, l’implication des cliniciens et biologistes est essentielle dans la déclaration obligatoire (DO) du VIH pour le suivi de la stratégie nationale de santé sexuelle. La lutte contre le VIH et les autres IST est un enjeu de santé publique, chacun peut agir pour stopper la transmission de ces infections. » Dr Caroline Semaille, Directrice générale de Santé publique France
Une campagne d’information sur l’importance de la prévention combinée des IST et du VIH
Cette année encore, les indicateurs montrent l’importance d’être bien informé sur la diversité et la complémentarité des outils de protection et de dépistage des IST et du VIH (préservatif, PrEP, TPE, TasP, vaccination contre les IST, dépistage). C’est pourquoi, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le VIH, Santé publique France déploie le second volet de la campagne « Tout le monde se pose des questions sur la sexualité » dédié aux IST et au VIH.
La campagne a pour objectif d’inciter à recourir à la prévention combinée et au dépistage, en améliorant le niveau de connaissance de ces outils de prévention, dont certains sont encore méconnus. Elle s’adresse au grand public mais aussi aux populations clés de la lutte contre le VIH, les personnes originaires d’Afrique subsaharienne (zone de forte endémie) et les HSH, ainsi qu’aux professionnels de santé qui prescrivent ces moyens de prévention.
Déclinée en TV, digital et affichage, elle retranscrit les questions les plus courantes sur la protection contre les IST et fait la promotion de la gratuité des certains outils de prévention.
Grâce notamment à un spot TV dédié, la campagne fait une part belle à la PrEP, outil qui se diffuse au sein de la population HSH depuis 2016, mais encore trop peu auprès des populations migrantes et qui implique un dépistage trimestriel des IST. Un publi-rédactionnel dans la presse professionnelle,réalisé en collaboration avec l’association Vers Paris sans Sida, rappelle l’importance de la diffusion de cet outil auprès de la population migrante et notamment des femmes qui ne représentent que 3% des personnes utilisant la PrEP à ce jour[1].
La campagne a également deux volets spécifiques dédiés aux populations migrantes originaires d’Afrique subsaharienne et aux HSH. Pour les populations migrantes, le dispositif est déployé dans un réseau de commerces et sur les réseaux sociaux, et fera l’objet d’une émission radio ; pour les HSH, il est déployé en ligne et dans un réseau d’affichage affinitaire, ainsi que via des médias communautaires.Afin de soutenir les professionnels de santé et les autres acteurs de terrain dans leurs pratiques, Santé publique France met à disposition différents outils (brochures, affichettes, romans photos…), téléchargeables et disponibles à la commande.
Pour en savoir plus :
- Bulletin de santé publique VIH-IST. Novembre 2023 (santepubliquefrance.fr)
- Santé sexuelle (santepubliquefrance.fr)
QuestionSexualité.fr : le site internet de référence
Destiné à l’ensemble de la population adulte, QuestionSexualite.fr est le site de référence en matière de santé sexuelle. Dans une démarche de prévention globale et positive, le site aborde différentes thématiques, comme la prévention du VIH et des IST, sous forme de contenus simples, détaillés et validés par des experts. Des outils interactifs sont également proposés sur le site avec notamment une carte interactive pour trouver le centre de dépistage ou le centre de santé sexuelle le plus proche de chez soi.
Le site QuestionSexualite.fr complète l’écosystème digital de Santé publique France en matière de santé sexuelle (OnSEXprime.fr à destination des adolescents et Sexosafe.fr à destination des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes).
[1] Epi-phare. Suivi de l’utilisation de la prophylaxie pré‐exposition (PrEP) au VIH. 2022
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Santé publique France – presse@santepubliquefrance.fr