Le lait maternel est vital pour les nouveau-nés hospitalisés les plus vulnérables, notamment les « grands prématurés » (naissance avant 32 semaines d’aménorrhée, c’est-à-dire au début du 8ème mois de grossesse) et/ou avec un poids inférieur à 1500g). La nutrition de ces enfants par du lait maternel permet de réduire largement le risque de survenue des complications liées à la prématurité et de favoriser un bon le développement cognitif à long terme.
Cependant, les besoins des enfants prématurés en lait maternel, malgré les efforts des professionnels de néonatalogie, ne peuvent pas être intégralement couverts par leur propre mère. Le don anonyme de lait maternel est donc d’une importance majeure pour ces enfants prématurés. Ce sont les 33 lactariums présents sur le territoire français qui assurent la gestion de l’ensemble de ces dons et des stocks de lait. Une femme qui allaite peut ainsi prendre directement contact avec un lactarium et faire don de son lait, qui sera par la suite contrôlé, pasteurisé et, congelé avant d’être redistribué dans les unités de néonatalogie qui prennent en charge chaque année plus de 10 000 grands prématurés sur tout le territoire.
Le lait issu du don anonyme est dans la majorité des cas distribué congelé et doit être stocké en dessous de -18°c avant son utilisation par le service de soins. Ces contraintes logistiques en matière de maintien de la chaine du froid peuvent être complexes, surtout lorsque lactariums et unités de néonatalogie sont éloignés, comme cela peut être le cas dans les DROM-COM où le lait maternel provient parfois de métropole.
Ainsi, 11 établissements de santé situés dans des départements et collectivités d’outre-mer utilisent du lait maternel issu de don, lyophilisé après pasteurisation et congélation par le lactarium de Marmande, seul lactarium de France à être équipé de lyophilisateurs. Le lait maternel est alors produit sous forme de poudre à reconstituer, qui peut être transporté et conservé à température ambiante pendant 18 mois (contre 8 mois pour le lait pasteurisé congelé).
En raison du déménagement du lactarium de Marmande vers le centre hospitalier universitaire de Bordeaux en juin 2024, la production de lait lyophilisé sera suspendue pendant au moins six mois à partir de cette date.
Une nécessaire mobilisation nationale pour constituer un stock de lait maternel
Pour anticiper cet arrêt prolongé, il est nécessaire de constituer un stock de lait lyophilisé produit par le lactarium de Marmande, ce qui nécessite une augmentation du nombre de dons. Après identification des acteurs concernés, l’ADLF (Association des lactariums de France), avec le soutien des autorités sanitaires, a déployé une campagne d’appel au don pour sensibiliser les femmes allaitantes au don de lait, et collecter tous les surplus de lait maternel disponibles sur le territoire métropolitain.
Afin de disposer d’une quantité suffisante de lait lyophilisé pour les DROM-COM, tout en maintenant la délivrance du lait issu de don aux enfants hospitalisés en métropole, la collecte nationale doit augmenter. Les autorités sanitaires ont d’ailleurs débloqué 1,9 million d’euros pour permettre aux lactariums de gérer cette collecte supplémentaire. La Direction générale de la Santé se mobilise également pour relayer la communication de l’ADLF afin que la collecte s’amplifie jusqu’à la date de reprise du lactarium de Pessac (prévue en fin d’année 2024).
Pour en savoir plus :
- Retrouvez les informations et les ressources utiles sur la page « Le don de lait maternel » sur le site du Ministère chargé de la Santé
- Site de l’ADLF : https://association-des-lactariums-de-france.fr/
Contact presse : Direction générale de la Santé – presse-dgs@sante.gouv.fr