L’Union des Syndicats de Pharmaciens d’Officine (USPO) tient à féliciter Madame Geneviève Darrieusecq pour sa nomination au poste de Ministre de la Santé et de l’accès aux soins. Elle rappelle l’importance cruciale de préserver la pérennité du réseau officinal français, actuellement menacé par de nombreuses pressions économiques et structurelles.
Depuis plusieurs années, les pharmaciens d’officine font face à des défis sans précédent : crise sanitaire, élargissement de leurs missions, inflation inédite de leurs charges et baisse régulière de leur marge. L’avenant économique à la convention nationale, que l’USPO n’a pas souhaité signer en juin dernier, ne répond pas aux attentes et aux besoins de la profession. Les révisions tarifaires à la baisse pour les dispositifs médicaux se multiplient, la perte des produits de contraste n’a pas été compensée et les rémunérations sur les nouvelles missions sont notoirement insuffisantes au regard du temps passé.
La situation est très inquiétante : en 10 ans, près de 2 000 officines ont déjà disparu du territoire. Cette tendance s’est accélérée en 2023 et continue de se détériorer en 2024 : plusieurs dizaines ferment chaque mois. La récente parution en juillet du décret censé améliorer l’accès aux médicaments dans des territoires fragiles aura pour conséquence l’inverse du but recherché. Dans ce contexte peu reluisant, il est impératif de prendre des mesures urgentes pour enrayer cette spirale négative.
L’USPO appelle l’attention de la nouvelle Ministre de la Santé et de l’Accès aux Soins sur cinq priorités :
- Améliorer l’avenant économique signé en juin par un seul syndicat. A ce titre, les prochaines discussions autour PLFSS 2025 seraient l’occasion d’inclure des dispositions plus favorables à la profession, comme par exemple une substitution plus large des médicaments biosimilaires et hybrides. Leur généralisation permettrait de réaliser des économies substantielles pour l’Assurance maladie, de l’ordre de plusieurs centaines de millions d’euros, tout en renforçant la solidité des officines grâce à des incitations plus attractives.
- Tenir compte des révisions tarifaires à la baisse des dispositifs médicaux qui la rentabilité des pharmacies, comme ce fut le cas récemment pour les pansements hydrocellulaires, les orthèses, les bas de compression, les lits médicaux et l’autosurveillance glycémique La location hebdomadaire des fauteuils roulants mécaniques est également dans le viseur, sans oublier des mises sous tarifs forfaitaires de responsabilité (TFR) pour certains médicaments génériques.
- S’attaquer de manière plus vigoureuse à la pénurie des médicaments : malgré la publication d’une feuille de route ministérielle en février 2024, on constate encore des ruptures toujours importantes et très impactantes pour les patients. Ces pénuries ont été multipliées par 30 en 10 ans ! Chaque semaine, les pharmaciens passent en moyenne 6 à 12h pour gérer ces ruptures et trouver des solutions alternatives pour le traitement de leurs patients
- Conforter le maillage officinal en apportant un soutien financier concret et non conditionnel à toutes les pharmacies, sans discrimination et en toute transparence. Une aide ponctuelle ne saurait suffire à résoudre des problèmes structurels profonds.
- Maintenir une régulation stricte de la vente en ligne de médicaments, afin de préserver la sécurité des patients et de soutenir le modèle officinal français face aux risques de financiarisation débridée.
Les pharmaciens d’officine sont des acteurs essentiels du système de santé français et un maillon indispensable de l’accès aux soins. Chaque jour, plus de quatre millions de patients franchissent les portes des pharmacies pour des soins, des conseils et des services de santé de proximité. Il en va de la responsabilité des pouvoirs publics de veiller à ce que ce maillage unique soit préservé et renforcé.
Contact presse : Jérôme KOENIG – koenig@uspo-paris.fr